Comportements des patients, gestion de l’officine

Ce que la crise a changé dans les pharmacies

Publié le 18/05/2009
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La crise a-t-elle modifié les projets des pharmaciens et le comportement de leurs clients ? C’est pour tenter de répondre à cette question en particulier, et plus largement pour apprécier les effets de la crise dans les officines, que la société Call Medi Call a mené l’enquête à la demande du « Quotidien ».
Les remous de la bourse sont ressentis jusque dans les pharmacies

Les remous de la bourse sont ressentis jusque dans les pharmacies
Crédit photo : afp

L’OFFICINE n’échappe pas à la crise. Mais les titulaires semblent décidés à l’affronter sans pour autant chambouler complètement leurs plans. Ainsi, un pharmacien sur deux ne modifiera pas ses projets, selon la dernière enquête* réalisée par la société Call Medi Call pour « le Quotidien ».

À l’inverse, compte tenu du contexte économique actuel, 21 % des officinaux ont décidé de reporter leurs travaux d’agencement et 17 % n’envisagent plus d’embaucher dans l’immédiat. Seulement 5 % pensent licencier et un peu plus de 3 % vendre leur officine plus tôt que prévu. La crise incite également près de six officinaux sur dix à acheter davantage en direct afin d’obtenir de meilleures remises.

La crise est aussi présente au comptoir. Près d’un client sur deux (48 %) qui pousse la porte d’une officine évoque spontanément ce sujet, rapportent les titulaires interrogés.

Au-delà des mots, la crise joue aussi sur le comportement des malades. Environ sept pharmaciens sur dix constatent ainsi que les patients délaissent les médicaments non remboursables, prescrits ou non, ainsi que la parapharmacie. Premiers secteurs touchés, la cosmétique (82,90 % des réponses), suivie de la dermocosmétique (79,80 %), de la diététique (62,90 %) et des compléments nutritionnels (58,90 %). En revanche, les médicaments placés en libre accès ne semblent pas encore pâtir de la crise, 44 % des officinaux déclarant que moins d’un tiers de leurs clients ont modifié leur comportement à l’égard de ces produits.

De même, 65 % des pharmaciens relèvent que leurs patients continuent de prendre leurs médicaments quand ils sont remboursés, ce qui semble somme toute logique. Cependant, parmi les 34 % qui témoignent au contraire d’un abandon de traitement, plus de la moitié estime que la franchise à la boîte est à l’origine de ce choix.

Crise ou pas, l’enquête Call Medi Call montre par ailleurs que le panier moyen pour les produits non remboursés s’élève à 15,12 euros (38 % enregistrent un panier entre 8 et 15 euros).

* Enquête réalisée auprès de 1 070 titulaires du 4 au 12 mai 2009.
CHRISTOPHE MICAS

Source : Le Quotidien du Pharmacien: 2665