Aurait-on, aux yeux du consommateur, dépassé l'argument du naturel pour lui préférer celui du label ? L'ingrédient dont le développement relève d'une démarche labellisée certifiant son origine, garantissant son intégrité et, dans une certaine mesure, son absence de toxicité, est, en effet, l'objet d'un intérêt croissant. C'est le cas dans le domaine agroalimentaire. Ça l'est aussi dans le champ de la cosmétique.
En témoigne la progression de près de 11 % en volume et 8 % en valeur enregistrée en 2016 par le segment de la cosmétique labellisée (charte Cosmebio généralement) d'origine naturelle en pharmacie et parapharmacie. « Il y a quelques années, les consommatrices n'étaient pas interpellées par l'argument du bio en cosmétique, rapporte Mélia Roger, directrice marketing chez Patyka. En deux ou trois ans, leur attitude a complètement changé et elles ont pris conscience de l'intérêt d'utiliser un soin d'origine biologique. » Les polémiques récurrentes portant sur la nocivité de certains composants de synthèse - conservateurs, colorants, nanomatériaux, OGM… - ont fortement nourri la tendance, mais d'autres critères ont permis à la cosmétique bio de s'ériger en véritable segment de marché. « Dans les années 2000, quand les soins naturels et certifiés ont commencé à apparaître en France, ils étaient très bruts, très simples et n'offraient que l'argument de la sécurité en plus d'une certaine efficacité. Aujourd'hui, les formules bio jouent sur le plaisir des textures et des sens en combinant galéniques sensorielles et principes actifs de pointe. » La marque a notamment exploité la réaction naturelle qui existe entre une bactérie lactique et une graine de blé pour obtenir un acide hyaluronique végétal. « On a prouvé qu'efficacité, esthétique et éthique peuvent être conciliables ! » Forte de 25 références axées sur l'anti-âge et les soins quotidiens du visage et du corps, la gamme Patyka est distribuée en pharmacies et en parfumeries. « Il y a encore quelques années, à l'officine, on se présentait en tant que marque cosmétique sans mettre en avant notre certification. Aujourd'hui, ce sont les pharmaciens qui nous la demandent. » Si le segment bio revendique des progressions de 10 % par an sur les circuits pharmaceutiques, parapharmaceutique et sélectif, il ne démérite pas sur le marché national de la cosmétique dont il occupe 5 % en valeur (463 millions d'euros). À l'échelle mondiale, ses performances ne sont pas moindres puisqu'il augmenterait de 14 % par an depuis de 2015 pour atteindre 8,8 milliards d'euros, un chiffre qui pourrait doubler d'ici à 2020.
Assurance sécurité
Capables de séduire le public par la qualité de leurs textures, les soins labellisés disposent d'un autre atout : la grande variété de leurs actifs. Les plantes, qui composent l'essentiel de leurs ingrédients, présentent en effet une impressionnante palette d'espèces. Elles sont notamment à l'œuvre au sein des gammes labellisées Dr Hauschka des Laboratoires Wala (label Nature), Lift'Argan et Eau Thermale Jonzac chez Léa Nature, Melvita, Gamarde… D'autres marques cosmétiques - Caudalie, Condensé Paris - qui ne disposent pas forcément d'un label bio, puisent aussi dans l'infinie richesse du végétal, comme l'attestent Klorane (par ailleurs labellisée en matière de responsabilité sociétale), René Furterer (démarche équitable) ou Phyto chez Alès Groupe, acteurs historiques axés sur l'hygiène et le soin capillaires. Garancia, pour sa part, a développé une large gamme de soins au positionnement haut de gamme basés sur des extraits naturels certifiés bio (beurre de karité, rose, huile de lin…) ou pas (bois de santal, saule argenté, cire d'orge germé, résine « sang de dragon », algues…). « Certaines consommatrices sont adeptes du bio là où d’autres ne recherchent que l’efficacité avec une solution la plus naturelle possible, explique Savéria Coste, fondatrice de la marque Garancia. Ce qui nous importe c’est le résultat et on ne se prive pas de molécules hight tech qui peuvent venir de la chimie verte. » Chez Nuxe, l'offre est tout aussi prestigieuse, mais elle est double : formulée à base d'extraits végétaux dans la gamme éponyme, certifiée bio sous la griffe Bio Beauté by Nuxe qui indique pour chacun de ses produits le pourcentage de composants d'origine naturelle et celui issu de l'agriculture biologique sur le total des ingrédients.
Sur le marché de la « cosmétique verte », le label semble jouer le rôle d'assurance sécurité aux yeux d'un public sensible aux polémiques. Ainsi le Laboratoire Weleda a-t-il noté une accélération des ventes des soins bio de 15 % en volume et 12 % en valeur au premier semestre 2017 (4,2 millions d'unités pour 45,1 millions d'euros de janvier à juin 2017). « Plusieurs articles ont été publiés durant cette période sur les ingrédients indésirables dans les cosmétiques, commente Françoise Kessler, directrice marketing chez Weleda. Ce marché se développe et attire de nouveaux acteurs dont les gammes font facilement référence au naturel sans être forcément légitimes. Dans ce contexte, un label certifié est toujours un gage de qualité et de sécurité. » La gamme Weleda entend répondre à tous les besoins d'hygiène et de soins du quotidien - visage, corps, cheveux, bébé, maternité - au moyen de produits labellisés Nature. « C'est un label très exigeant qui définit trois niveaux de cosmétique (naturelle, naturelle en partie bio et bio). »
Une distinction que le public n'est pas toujours capable de faire, pensant qu'un produit labellisé est 100 % bio. Or, dans ce domaine, les chartes sont différentes et évolutives. Cosmébio, Nature & Progrès, Nature (label international) et BDIH (label allemand) sont quelques-uns des labels que l'on peut trouver en France dans le domaine de la cosmétique. Chacun applique un cahier des charges qui, généralement, interdit un grand nombre d'éléments - paraben, silicone, OGM, paraffine, parfums et colorants synthétiques… - et fixe le pourcentage d'ingrédients d'origine naturelle et d'ingrédients végétaux issus de l'agriculture biologique que doit intégrer le produit fini. Pour Cosmébio, il s'agit d'un minimum de 95 % pour les deux requêtes. Chez Nature, toutes les matières premières doivent être d’origine naturelle et les produits contenir au minimum 95 % d’ingrédients naturels issus de culture biologique et/ou de collecte sauvage contrôlée (pour le niveau 3 cosmétique bio).
Ciblés
Depuis le début de l'année 2017, Cosmos, un nouveau référentiel de la cosmétique bio à l'échelle européenne est entré en vigueur. Il unifie les cahiers des charges de différents pays (Cosmebio, BDIH, Ecocert, ICEA et Soil Association) et impose 20 % de composants bio sur le total des ingrédients. Mais tous les labels n'ont bien sûr de valeur probante que s'ils ont été certifiés par un organisme spécialisé (Ecocert, Bureau Veritas, Qualité France, Cosmecert…) qui atteste du respect de la charte. « La clientèle des cosmétiques bio connaît mieux les ingrédients que les chartes », tempère Françoise Kessler. Dans un souci de clarté, Weleda décline l'intégralité de ses compositions en français sur ses produits.
Sanoflore, pour sa part, vise un profil de femme qui veille à sa beauté mais s'interroge sur l'effet des produits cosmétiques et considère le segment bio comme une possibilité de sécuriser ses habitudes de consommation. La marque a sélectionné des actifs issus de la distillation - eaux florales et huiles essentielles - pour formuler toute une gamme certifiée bio spécialisée dans les soins du visage, et plus particulièrement l'anti-imperfection et l'anti-âge. « La structure moléculaire des actifs végétaux est plus compatible avec le tissu cutané, ce qui permet aux actifs et aux textures de mieux pénétrer dans la peau », indique Marie-Line Serrier-Deglaire, directrice marketing Sanoflore. Autant d'informations qu'il faut fournir aux officines qui sont en première ligne pour répondre aux questions des consommatrices. « Nous organisons des formations sur les compositions des formules certifiées bio et sur les labels. » Un passage obligé pour qui veut s'investir dans un segment que plus d'un considère comme porteur. Si les ventes de soins d'origine naturelle représentent 25 % en valeur du marché de la cosmétique en pharmacie et parapharmacie, les gammes bio sont celles qui tirent la croissance du segment. « Par l'innovation dont ils font preuve, par les lancements qu'ils opèrent, les acteurs du segment créent une dynamique indéniable. » Le pharmacien peut surfer sur la tendance en misant sur le besoin de réassurance de toute une clientèle féminine.
En témoigne la progression de près de 11 % en volume et 8 % en valeur enregistrée en 2016 par le segment de la cosmétique labellisée (charte Cosmebio généralement) d'origine naturelle en pharmacie et parapharmacie. « Il y a quelques années, les consommatrices n'étaient pas interpellées par l'argument du bio en cosmétique, rapporte Mélia Roger, directrice marketing chez Patyka. En deux ou trois ans, leur attitude a complètement changé et elles ont pris conscience de l'intérêt d'utiliser un soin d'origine biologique. » Les polémiques récurrentes portant sur la nocivité de certains composants de synthèse - conservateurs, colorants, nanomatériaux, OGM… - ont fortement nourri la tendance, mais d'autres critères ont permis à la cosmétique bio de s'ériger en véritable segment de marché. « Dans les années 2000, quand les soins naturels et certifiés ont commencé à apparaître en France, ils étaient très bruts, très simples et n'offraient que l'argument de la sécurité en plus d'une certaine efficacité. Aujourd'hui, les formules bio jouent sur le plaisir des textures et des sens en combinant galéniques sensorielles et principes actifs de pointe. » La marque a notamment exploité la réaction naturelle qui existe entre une bactérie lactique et une graine de blé pour obtenir un acide hyaluronique végétal. « On a prouvé qu'efficacité, esthétique et éthique peuvent être conciliables ! » Forte de 25 références axées sur l'anti-âge et les soins quotidiens du visage et du corps, la gamme Patyka est distribuée en pharmacies et en parfumeries. « Il y a encore quelques années, à l'officine, on se présentait en tant que marque cosmétique sans mettre en avant notre certification. Aujourd'hui, ce sont les pharmaciens qui nous la demandent. » Si le segment bio revendique des progressions de 10 % par an sur les circuits pharmaceutiques, parapharmaceutique et sélectif, il ne démérite pas sur le marché national de la cosmétique dont il occupe 5 % en valeur (463 millions d'euros). À l'échelle mondiale, ses performances ne sont pas moindres puisqu'il augmenterait de 14 % par an depuis de 2015 pour atteindre 8,8 milliards d'euros, un chiffre qui pourrait doubler d'ici à 2020.
Assurance sécurité
Capables de séduire le public par la qualité de leurs textures, les soins labellisés disposent d'un autre atout : la grande variété de leurs actifs. Les plantes, qui composent l'essentiel de leurs ingrédients, présentent en effet une impressionnante palette d'espèces. Elles sont notamment à l'œuvre au sein des gammes labellisées Dr Hauschka des Laboratoires Wala (label Nature), Lift'Argan et Eau Thermale Jonzac chez Léa Nature, Melvita, Gamarde… D'autres marques cosmétiques - Caudalie, Condensé Paris - qui ne disposent pas forcément d'un label bio, puisent aussi dans l'infinie richesse du végétal, comme l'attestent Klorane (par ailleurs labellisée en matière de responsabilité sociétale), René Furterer (démarche équitable) ou Phyto chez Alès Groupe, acteurs historiques axés sur l'hygiène et le soin capillaires. Garancia, pour sa part, a développé une large gamme de soins au positionnement haut de gamme basés sur des extraits naturels certifiés bio (beurre de karité, rose, huile de lin…) ou pas (bois de santal, saule argenté, cire d'orge germé, résine « sang de dragon », algues…). « Certaines consommatrices sont adeptes du bio là où d’autres ne recherchent que l’efficacité avec une solution la plus naturelle possible, explique Savéria Coste, fondatrice de la marque Garancia. Ce qui nous importe c’est le résultat et on ne se prive pas de molécules hight tech qui peuvent venir de la chimie verte. » Chez Nuxe, l'offre est tout aussi prestigieuse, mais elle est double : formulée à base d'extraits végétaux dans la gamme éponyme, certifiée bio sous la griffe Bio Beauté by Nuxe qui indique pour chacun de ses produits le pourcentage de composants d'origine naturelle et celui issu de l'agriculture biologique sur le total des ingrédients.
Sur le marché de la « cosmétique verte », le label semble jouer le rôle d'assurance sécurité aux yeux d'un public sensible aux polémiques. Ainsi le Laboratoire Weleda a-t-il noté une accélération des ventes des soins bio de 15 % en volume et 12 % en valeur au premier semestre 2017 (4,2 millions d'unités pour 45,1 millions d'euros de janvier à juin 2017). « Plusieurs articles ont été publiés durant cette période sur les ingrédients indésirables dans les cosmétiques, commente Françoise Kessler, directrice marketing chez Weleda. Ce marché se développe et attire de nouveaux acteurs dont les gammes font facilement référence au naturel sans être forcément légitimes. Dans ce contexte, un label certifié est toujours un gage de qualité et de sécurité. » La gamme Weleda entend répondre à tous les besoins d'hygiène et de soins du quotidien - visage, corps, cheveux, bébé, maternité - au moyen de produits labellisés Nature. « C'est un label très exigeant qui définit trois niveaux de cosmétique (naturelle, naturelle en partie bio et bio). »
Une distinction que le public n'est pas toujours capable de faire, pensant qu'un produit labellisé est 100 % bio. Or, dans ce domaine, les chartes sont différentes et évolutives. Cosmébio, Nature & Progrès, Nature (label international) et BDIH (label allemand) sont quelques-uns des labels que l'on peut trouver en France dans le domaine de la cosmétique. Chacun applique un cahier des charges qui, généralement, interdit un grand nombre d'éléments - paraben, silicone, OGM, paraffine, parfums et colorants synthétiques… - et fixe le pourcentage d'ingrédients d'origine naturelle et d'ingrédients végétaux issus de l'agriculture biologique que doit intégrer le produit fini. Pour Cosmébio, il s'agit d'un minimum de 95 % pour les deux requêtes. Chez Nature, toutes les matières premières doivent être d’origine naturelle et les produits contenir au minimum 95 % d’ingrédients naturels issus de culture biologique et/ou de collecte sauvage contrôlée (pour le niveau 3 cosmétique bio).
Ciblés
Depuis le début de l'année 2017, Cosmos, un nouveau référentiel de la cosmétique bio à l'échelle européenne est entré en vigueur. Il unifie les cahiers des charges de différents pays (Cosmebio, BDIH, Ecocert, ICEA et Soil Association) et impose 20 % de composants bio sur le total des ingrédients. Mais tous les labels n'ont bien sûr de valeur probante que s'ils ont été certifiés par un organisme spécialisé (Ecocert, Bureau Veritas, Qualité France, Cosmecert…) qui atteste du respect de la charte. « La clientèle des cosmétiques bio connaît mieux les ingrédients que les chartes », tempère Françoise Kessler. Dans un souci de clarté, Weleda décline l'intégralité de ses compositions en français sur ses produits.
Sanoflore, pour sa part, vise un profil de femme qui veille à sa beauté mais s'interroge sur l'effet des produits cosmétiques et considère le segment bio comme une possibilité de sécuriser ses habitudes de consommation. La marque a sélectionné des actifs issus de la distillation - eaux florales et huiles essentielles - pour formuler toute une gamme certifiée bio spécialisée dans les soins du visage, et plus particulièrement l'anti-imperfection et l'anti-âge. « La structure moléculaire des actifs végétaux est plus compatible avec le tissu cutané, ce qui permet aux actifs et aux textures de mieux pénétrer dans la peau », indique Marie-Line Serrier-Deglaire, directrice marketing Sanoflore. Autant d'informations qu'il faut fournir aux officines qui sont en première ligne pour répondre aux questions des consommatrices. « Nous organisons des formations sur les compositions des formules certifiées bio et sur les labels. » Un passage obligé pour qui veut s'investir dans un segment que plus d'un considère comme porteur. Si les ventes de soins d'origine naturelle représentent 25 % en valeur du marché de la cosmétique en pharmacie et parapharmacie, les gammes bio sont celles qui tirent la croissance du segment. « Par l'innovation dont ils font preuve, par les lancements qu'ils opèrent, les acteurs du segment créent une dynamique indéniable. » Le pharmacien peut surfer sur la tendance en misant sur le besoin de réassurance de toute une clientèle féminine.
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