En juillet dernier, Pharmabest annonçait une coopération avec La Poste dans le portage à domicile des médicaments. Expérimenté à Marseille, au sein de l’officine de David Abenhaim, fondateur et président du groupement (anciennement G7), ce service va être étendu en mars aux pharmacies adhérentes du Sud-Est, de Nantes et du Sud-Ouest, et en avril aux officines parisiennes. « Nous enregistrons 50 à 100 demandes par jour », indique le titulaire de la pharmacie Prado Mermoz à Marseille. « Ce service, facturé 7,50 euros aux patients, précise-t-il, fait l’unanimité auprès de personnes isolées qui devraient sinon engager des frais bien plus importants pour récupérer leurs médicaments. »
L’extension de ce service est significative du modèle économique sur lequel se bâtit le groupement Pharmabest, un réseau constitué de pharmacies d’un chiffre d’affaires de 9, 6 millions d’euros en moyenne. Cependant, en dépit des 13 millions d’ordonnances traitées par an, le médicament (prescriptions et OTC) ne constitue que 50 % de ce volume d’activité. C’est dire si la part revenant à la parapharmacie et aux soins, et plus particulièrement à la dermocosmétique, est essentielle dans la dynamique de ces points de vente qui référencent 200 laboratoires en moyenne (tous secteurs confondus).
« Nous notons au cours des deux dernières années, une migration des clients historiques des parfumeries vers nos points de vente. Les prix que nous pratiquons, mais surtout les conseils dispensés par nos pharmaciens, contribuent à attirer ces clients qui se détournent des pratiques agressives des animateurs des marques », se félicitent David Abenhaim et Bruno Bader, titulaire boulevard Saint-Michel à Paris. De manière plus générale, Alain Styl, directeur général de Pharmabest, confirme que le réseau des parfumeries a perdu douze points de part de marché dans le soin, et que 80 % de ce volume a bénéficié à la pharmacie.
Au cœur de la cité
Cette expertise, fer de lance du développement des officines Pharmabest, permet en retour à leurs titulaires de s’investir dans de nouveaux services comme la livraison et très prochainement dans des missions de santé publique, notamment dans des dépistages, actuellement à l’étude. Le développement de la prophylaxie n’apportera aucun bénéfice immédiat aux titulaires, si ce n’est celui de l’image. « Il s’agit de la pharmacie de demain que nous voulons porter », décrit David Abenhaim, tandis qu’Alain Styl insiste sur le positionnement du pharmacien « au cœur de la cité ». Cette complémentarité entre services du pharmacien d’une part, et développement des compétences en soins beauté d’autre part, est en effet destinée à devenir la véritable ADN du groupement.
Conforté par cette reconnaissance du savoir-faire du pharmacien, Pharmabest estime disposer d’assez de maturité et de visibilité grâce à ses 65 points de vente pour lancer une marque propre, à forte valeur ajoutée, Pharmascience. Une première gamme de 65 références en compléments alimentaires avec allégations verra le jour le 1er mars prochain, suivie au mois de mai d’une gamme d’huiles essentielles bio (55 références).
Alain Styl, qui précise que les produits à la marque seront en moyenne 30 à 40 % moins chers que le marché, affirme que le groupement ne prendra aucune marge sur ces produits. Il exclut en revanche le lancement d’une marque propre en dermocosmétique afin de ne pas concurrencer le vaste référencement des officines dans ce secteur. « Nos 65 adhérents totalisent 9 % des ventes de dermocosmétique en pharmacie », souligne le directeur général du groupement. Un capital qu'il entend à tout prix préserver. Car comme le déclare David Abenhaim, résumant la philosophie du groupement, « ce sont les partenariats que nous sommes capables de créer avec les marques, et par conséquent les ventes additionnelles que nous pouvons ainsi générer, qui nous permettent de mieux faire notre métier ».
D’après une conférence de presse de Pharmabest.
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