À partir du 20 décembre, l’étiquetage des lingettes contenant du phénoxyéthanol, un conservateur soupçonné d'effets toxiques pour la reproduction, devra préciser qu’elles ne peuvent pas être utilisées sur le siège des enfants de 3 ans ou moins.
« Les fabricants doivent, au plus tard au 20 décembre, préciser sur l’étiquetage des produits cosmétiques non rincés contenant du phénoxyéthanol (à l’exclusion des déodorants, des produits de coiffage et des produits de maquillage), qu'ils ne peuvent pas être utilisés sur les fesses des enfants de 3 ans ou moins », selon une décision de police sanitaire prise par l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM). Les produits concernés sont toutes les lingettes, y compris celles pour adultes, ainsi que les crèmes, laits et lotions non rincés.
« C'est une mesure de précaution qui a été prise pour protéger les bébés », déclare Dominique Martin, directeur général de l'ANSM. Des études toxicologiques suggèrent en effet une toxicité du phénoxyéthanol pour la reproduction et le développement à fortes doses chez l’animal, sans que de tels effets aient été rapportés chez l’homme.
La mesure de l’ANSM vise à éviter la trop fréquente utilisation de toutes sortes lingettes, destinées ou non aux enfants, pour nettoyer les fesses des tout-petits, ce que 64 % des utilisateurs reconnaissent faire. Or, selon l'agence sanitaire, leur siège est particulièrement sensible, avec un risque plus fréquent de peau lésée (érythème fessier) favorisant le passage du conservateur phénoxyéthanol dans le corps.
Cette décision a été prise en application du principe de précaution, dans l'attente d’une décision de la Commission européenne. Elle est contestée par la Fédération des entreprises de la beauté (FEBEA) qui réclame son annulation devant le Conseil d'État. « La requête est en cours d’instruction », précise l’ANSM. Une précédente requête en référé de la FEBEA tendant à sa suspension avait déjà été déposée, mais avait été rejetée par le Conseil d’État le 21 mai.
Avec l'AFP.
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