FANTASTIQUE organe que la peau ! Outre sa fonction de protecteur vis-à-vis des agressions extérieures, il dispose de capacités uniques de régénération qui lui permettent de conserver son intégrité et d’assurer sa propre réparation tissulaire. Une nécessité au regards des multiples contextes générateurs de lésion : agents extérieurs (écorchures, brûlures, agents détergents…), dermatoses bénignes (eczéma, dermatite, dartre, érythème fessier…), actes dermatologiques invasifs (exérèses, suture, peeling, coagulation, laser vasculaire, épilation électrique…). En réponse à ces atteintes diverses, un segment du marché dermocosmétique s’est développé : celui des crèmes cicatrisantes. Associant le plus souvent des agents antibactériens, comme le cuivre et le zinc, à un actif réparateur, ces formules interviennent sur les étapes clefs de la réparation épidermique à savoir la migration et la prolifération cellulaire ainsi que la différenciation des kératinocytes.
Relativement récent, ce marché reste modeste mais connaît un développement rapide qui lui a permis de gagner plus de 7 % en volume dans l’année 2008 (source IMS Health). Une tendance qui s’expliquerait notamment par la pratique croissante des interventions de dermatologie esthétique. Moins invasifs que les techniques chirurgicales, les lasers et peelings, par exemple, sont de plus en plus pratiqués chez le dermatologue. Ces interventions entraînent néanmoins une altération cutanée qu’il est nécessaire de juguler rapidement afin de soulager l’inconfort et de favoriser la qualité esthétique du résultat. La forme galénique des crèmes cicatrisantes est particulièrement bien adaptée à ces lésions qui peuvent être étendues et qui se situent souvent sur le visage. Mais elle répond à d’autres altérations qui, du fait de leur localisation ou de leur surface (érythème fessier) ne peuvent faire appel aux pansements.
Haute cosméticité.
Leader du segment dermocosmétique des réparateurs cutanés, la crème Cicalfate des laboratoires Avène doit la majeure partie de ses ventes à la prescription dont elle fait l’objet. Outre les dermatologues, le produit est présenté en visite médicale aux pédiatres et médecins généralistes, entre autres. « Il peut être utilisé dans des situations multiples, qu’il s’agisse des petites plaies de la vie courante ou de lésions post-chirurgicales », commente Sophie Lacroix chef produit Cicalfate. Sous forme de crème, la formule bénéficie d’une émulsion eau dans huile dont la phase grasse qui est privilégiée permet une bonne rémanence sur la peau. « En plus d’être mieux absorbée, la crème est une forme bien adaptée aux lésions étendues car elle apporte un certain confort. En outre, l’importance de la phase grasse limite la possibilité de prolifération de micro-organismes qui préfèrent les milieux aqueux pour se développer. » Sous forme de lotion, Cicalfate est indiqué dans les cas de lésions suintantes comme l’eczéma suintant, la varicelle, l’érythème fessier, les macérations au niveau des plis… Autre acteur majeur du marché, Cicaplast de La Roche-Posay se destine autant aux soins consécutifs aux interventions de dermatologie esthétique qu’à la réparation des gerçures, dartres, squames et autres irritations que peut subir la peau. Caractéristique notable du produit, sa texture s’inspire des pansements de silicone pour former un film semi-occlusif à la surface de la peau qui procure à la lésion un effet protecteur et limite la pénétration d’agents irritants. « La haute cosméticité des formules élaborées aujourd’hui est un des grands atouts du marché et c’est une des raisons du remarquable succès qu’ont connu très rapidement ces produits », explique Emmanuel Pouzaud, directeur marketing chez La Roche-Posay. La jeunesse d’un segment qui a moins de 10 ans est un autre facteur qui joue naturellement en sa faveur. « Ce marché n’a pas la maturité des grands secteurs cosmétiques comme les hydratants ou les antirides. Il est encore en pleine construction. » La part importante du conseil médical et pharmaceutique dont les crèmes cicatrisantes font l’objet contribue également au fort développement des ventes. « Ce ne sont pas des produits d’achat d’impulsion. Ils présentent une indication précise et sont achetés en fonction mais la clientèle découvre leurs multiples fonctionnalités au fur et à mesure qu’elle s’en sert et finalement, ils deviennent des produits d’utilisation quotidienne. »
C’est aussi le cas de la crème Epithéliale AH d’A-Derma qui fonde son action réparatrice sur l’avoine Rhéalba et l’acide hyaluronique capables d’agir sur l’ensemble des étapes de la restauration cutanée. Dernier né du segment des produits cicatrisants, Cicabio de Bioderma a récemment fait son apparition dans le rayon dermocosmétique. Il se présente comme un soin capable d’agir sur toutes les phases de la cicatrisation et notamment la première où se forment les nouveaux vaisseaux. Sa formule réparatrice et assainissante s’adjoint les propriétés d’un actif apaisant permettant de soulager l’inconfort de la lésion et de calmer le prurit. Sous forme de lotion, il cible les lésions suintantes, les peaux lésées ou irritées, les suites de chirurgie dermatologique et d’actes esthétiques ; sous forme de crème, il peut aussi être utilisé pour aider à la cicatrisation des petites plaies et irritations cutanées.
Incontournables.
Quant au marché des cicatrisants avec AMM, impossible de ne pas l’évoquer tant il renferme de références notoires. Parmi elles, on ne présente plus Biafine (Johnson & Johnson) notamment utilisé en cas de brûlures, Mitosyl (Sanofi Aventis) et Bépanthen (Bayer Santé Familiale) indiqués pour traiter les irritations de la peau mais aussi Homéoplasmine de Boiron (irritation de la peau et des muqueuses), Cicatryl de Pierre Fabre Santé (blessures, coupures, brûlures superficielles), Epidermine de Merck Médication Familiale (démangeaisons, crevasses et gerçures, piqûres d’insectes)… Difficile à cerner puisqu’il oscille entre cicatrisation, réparation et apaisement de l’épiderme, c’est un marché qui dépasse les 10 millions d’unités vendues par an (source fabricants).
À la périphérie du marché des pommades et des crèmes cicatrisantes, on trouve des formules qui concentrent leur action sur la réparation et l’apaisement de la peau. Présent dès les balbutiements du marché, le baume cicatrisant Cicaléine des laboratoires Asepta affiche des propriétés réparatrices, hydratantes et réductrices de l’hyperkératose. Spécialement conçu pour traiter les fissures et crevasses des pieds et des mains, il trouve sa plus large clientèle dans la population féminine mais intéresse également « les personnes diabétiques souffrant de difficulté de cicatrisation du bout des doigts (suite aux prises de glycémie répétées) ainsi que les travailleurs manuels particulièrement en hiver », comme l’indique le laboratoire. Chez A-Derma, la célèbre crème réparatrice et apaisante Dermalibour se destine aux peaux irritées et la lotion asséchante Cytelium se voue au soin des épidermes altérés. À noter encore le lancement du soin multiréparation visage et corps Formule Norvégienne de Neutrogena ainsi que la nouvelle gamme de soins hydratants et réparateurs Cicabiafine (lait hydratant corporel, baume hydratant corporel, baume réparateur crevasses) chez Johnson & Johnson.
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