La consommation de compléments alimentaires à base de glucosamine et/ou de chondroïtine sulfate est déconseillée pour certaines populations qui sont plus à risque d'effets indésirables.
Les compléments alimentaires à visée articulaire, à base de glucosamine ou de chondroïtine sulfate, sont déconseillés aux diabétiques, asthmatiques, allergiques aux crustacés ou aux insectes, patients sous AVK, personnes devant surveiller la teneur en sodium de leur alimentation (insuffisants cardiaques), en potassium ou en sodium, aux femmes enceintes ou allaitantes et aux enfants.
Cette recommandation fait suite à plusieurs alertes de nutrivigilance qui ont poussé l'ANSES - l'Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail - à s'autosaisir du sujet le 20 mars 2015. Dans un avis de 50 pages, l'agence insiste d'une part sur les effets indésirables susceptibles d'être liés à la consommation de ces produits : atteintes hépatiques, troubles digestifs et cutanés tels que des éruptions, des démangeaisons, des purpuras. D'autre part, elle note que les allégations de maintien d'une articulation normale ou de souplesse ne sont « ni étayées, ni admises sur les boîtes des compléments alimentaires ».
Cette investigation de l'ANSES a pris place au moment du déremboursement des médicaments antiarthrosiques d'action lente, au 1er mars 2015, pour cause de service médical rendu insuffisant. Ces compléments alimentaires contenant de la glucosamine ou de la chondroïtine sont aussi dans le collimateur de la Direction générale de la concurrence et de la répression des fraudes (DGCCRF).
L'ANSES recommande que « des mesures soient prises par les fabricants afin de mieux informer le consommateur sur les risques liés à la consommation de ces compléments alimentaires par ces populations spécifiques ». Elle estime nécessaire que les doses maximales journalières autorisées de glucosamine et de chondroïtine sulfate dans les compléments alimentaires soient harmonisées au niveau européen, « sur la base de données de sécurité issues d'études d'innocuité robustes - aujourd'hui manquantes - pour ces deux composés ».
Selon les dernières données publiées par l'Association française de l'industrie pharmaceutique pour une automédication responsable (AFIPA), le marché des compléments alimentaires en pharmacie a augmenté de 8,3 % entre 2017 et 2018. La catégorie « confort musculaire et articulaire » enregistre un chiffre d'affaires de 54 millions d'euros, soit une hausse de 4,4 % sur un an.
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