Empêcher un sportif qui veut se doper est une mission quasi impossible. En revanche, « le pharmacien a un rôle à jouer pour éviter les dopages accidentels, notamment liés à l’usage de compléments alimentaires », avance Valérie Fourneyron, présidente du Comité Santé, médecine et recherche à l’Agence mondiale antidopage (AMA).
En effet, 15 à 25 % des compléments alimentaires sur le marché peuvent contenir des molécules dopantes non mentionnées dans la notice ou sur l’étiquetage. Ils peuvent renfermer des stéroïdes anabolisants ou des corticoïdes (contamination croisée par inadvertance en cours de fabrication ou volontaire de la part du fabricant) ou encore, de façon plus inaperçue, des extraits de plantes tels que la methylhexaneamine (extraite du bigaradier) ou de l’octopamine (issue du géranium). Afin d’éviter d’exposer un sportif à ces substances, le pharmacien prendra soin de référencer une gamme de compléments alimentaire répondant à la norme AFNOR NF V 94-001, qui garantit l‘absence de substances dopantes. De préférence, ces compléments seront regroupés en un même lieu de l’officine, en mettant en avant la norme AFNOR.
Vigilance sur les ordonnances
En ce qui concerne le dopage et le médicament, le pharmacien a également un rôle d’information et de prévention de ses patients connus comme étant sportifs, notamment dans le cadre de la dispensation d’ordonnances renfermant des substances potentiellement inscrites sur la liste des substances interdites par l’AMA. Par exemple, les stéroïdes anabolisants, les agents stimulants de l’érythropoïèse, mais aussi des substances en vente libre telles que l’éphédrine ou la pseudo-éphédrine. Le pharmacien peut rapidement savoir si une molécule appartient à la liste des substances dopantes (liste actualisée chaque année), en entrant son nom dans le moteur de recherche figurant sur le site de l‘agence française de lutte contre le dopage (AFLD).
Néanmoins, les sportifs ont le droit d’être malades et de se faire soigner par des médicaments inscrits sur cette liste noire. Le médecin doit dans ce cas établir une demande d’Autorisation à usage thérapeutique (AUT) auprès de l’AFLD. « 75 % de demandes d’AUT sont accordées : 100 % des insulines chez les diabétiques de type 1, 50 % des bêtabloquants. En revanche, le méthylphénidate (Ritaline) est refusé dans tous les cas », rapporte le Pr Jean-Pierre Goullé, membre du collège de l'AFLD.
Par ailleurs, d'autres médicaments sont interdits, sauf dans certaines voies d’administration. Par exemple, le salbutamol, le formotérol et le salmétérol sont interdits, sauf pour la voie inhalée. De même, les glucocorticoïdes sont interdits per os, mais sont autorisés par voie non systémique (injection intra-articulaire, péri articulaire, péri tendineuse, épidurale et par voie inhalée). Chez le sportif, ces médicaments devront faire l’objet d’une déclaration d’usage (DU).
Entretiens de Bichat (6 au 8 octobre 2016, Paris).
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