L’AGENCE française de sécurité sanitaire des aliments (AFSSA) demande aux professionnels de santé de l’informer sur les effets « inattendus et inexpliqués » des compléments alimentaires constatés chez leurs patients. Selon l’AFSSA, « des accidents graves sont rapportés, mais il est encore trop tôt pour que nous soyons certains que les compléments alimentaires soient les uniques responsables ». Les modalités de mise en œuvre de ce dispositif de vigilance, instauré par la loi Hôpital, Patients, Santé et Territoires, seront fixés par un décret d’application, au premier semestre 2010. En pratique, en tant que professionnel de santé, le pharmacien sera tenu d’informer l’AFSSA de tout effet indésirable pour la santé éventuellement lié à la consommation d’un complément alimentaire. En tant que distributeur, il devra également obligatoirement continuer de transmettre l’information à la DGCCRF (Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes).
Côté fabricant, le Syndicat de la diététique et des compléments alimentaires, qui représente 80 % du marché, se félicite que les compléments alimentaires soient la première catégorie d’aliments à bénéficier du système national de vigilance. « Alliée à l’ensemble des mesures réglementaires garantissant déjà la sécurité du consommateur, la nutrivigilance ne peut que renforcer la confiance du consommateur », déclare Jean-Loup Allain, son secrétaire général.
Un marché en baisse.
Paradoxalement, alors que l’AFSSA constate « une forte augmentation de la consommation de compléments alimentaires dans la population française » (un adulte sur cinq et un enfant sur dix en utilisent au moins une fois par an, selon l’agence), une étude du cabinet Xerfi, publiée il y a quelques jours, indique au contraire que le marché de ces produits, estimé à un milliard d’euros, est en baisse, de 1 % en 2008 et de 6 % en 2009. Il pourrait progresser de nouveau en 2010, mais bien loin de la progression à deux chiffres de 2003 et 2004. La pharmacie assure 57 % du marché, les supermarchés 14 % et les magasins de diététique, 9 %. La part revenant à Internet est difficile à quantifier, mais elle semble importante. Échappant à tout contrôle, c’est elle qui fait le plus courir de risque à la population.
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