LE QUOTIDIEN DU PHARMACIEN. – Il existe actuellement une polémique concernant la méthode de dosage à 36 mg de proanthocyanidines dans la cranberry. Quelle est votre position à ce sujet ?
LOÏC BUREAU. – L’AFSSA a reconnu l’intérêt de ce dosage sans en préciser la méthode d’évaluation si bien que les doses annoncées par les fabricants peuvent s’exprimer en proanthocyanidines (PAC) là où d’autres vont s’exprimer en polyphénols, flavonoïdes ou autres qui n’ont pas d’action sur l’adhésion des germes à la paroi vésicale. Or, les substances actives actuellement démontrées dans la cranberry sont les proanthocyanidines et, pour être précis, les proanthocyanidines de type A qui, contrairement à celles du type B, sont capables d’agir sur le germe Escherichia coli. Leur intérêt est d’ailleurs double puisque, en plus d’une action anti-adhésion, elles empêchent la production du biofilm qui permet à la bactérie de rester en place. Il est vrai que la méthode DMAC (Dimethyl-Amino-Cynnamaldéhyde) permet de doser précisément les PAC de la cranberry. Mais la baie contient d’autres polyphénols capables d’agir sur le biofilm et qui ne sont pas mesurés par la méthode DMAC. Certains travaillent donc à mettre au point une méthode de dosage qui tiendrait compte de tous les polyphénols actifs de la cranberry.
En attendant, l’AFSSA est en train de réétudier la question du dosage des PAC afin qu’une méthode d’expression des principes actifs soit enfin validée. C’est nécessaire car
Un quart seulement des compléments alimentaires présents sur le marché est dosé correctement.
Quelles substances peuvent être associées avec profit à la cranberry ?
Deux plantes, la bruyère et la busserole, ont un intérêt pour leurs propriétés antiseptiques et diurétiques. Mais, encore une fois, elles doivent être dosées suffisamment pour que leur principe actif, l’hydroquinone, soit efficace. C’est pourquoi il est conseillé de les prendre séparément et pas en tant qu’actif associé à une formule, auquel cas la plante n’est pas suffisamment concentrée. La cranberry peut également être administrée en relais des traitements antibiotiques.
Quels moyens le pharmacien doit-il mettre en œuvre pour conseiller au mieux ces produits ?
Avant tout, il doit se former. C’est indispensable pour ne pas se laisser aveugler par les promesses marketing et pouvoir choisir les produits qu’il va référencer en toute connaissance de cause. Il doit aussi prendre conscience de la complémentarité des moyens dont il dispose : la phytothérapie, l’aromathérapie, l’antibiothérapie sont autant de voies de traitement qu’il est possible d’associer dans la lutte contre les infections urinaires. Et, bien sûr, certains conseils seront toujours les bienvenus comme le fait de boire beaucoup, notamment de l’infusion de bruyère.
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