Malgré les multiples interrogations ponctuellement soulevées par les associations de consommateurs et les médecins, force est de constater que les compléments alimentaires font figure de stars en Italie. Pour preuve, un chiffre d’affaires estimé à 2,8 milliards d'euros en 2016 et une armada de 100 000 salariés, toutes catégories confondues, qui démontrent que ces produits sont entrés de plain-pied dans la vie des Italiens. Malgré leur succès indéniable, les compléments alimentaires n’ont pour le moment aucun statut officiel dans le monde de la santé.
Selon le dernier rapport de l’institut de recherches FederSalus, le chiffre d’affaires des compléments alimentaires a augmenté l’an dernier de 6,5 % par rapport à 2015. Le scénario est identique pour le volume des ventes (+5,1 %) avec 200 millions de boîtes vendues l’an dernier contre 183 millions en 2015. Et pour l’institut de recherches GfK, quelque 32 millions de consommateurs italiens ont utilisé un complément alimentaire l’an dernier. Au hit-parade de meilleures ventes, les vitamines et les sels minéraux jouent les têtes d’affiche. Les compléments pour les troubles cardiovasculaires sont sur la deuxième marche du podium, suivis par les « antidépresseurs naturels », puis les produits pour faciliter la digestion. « La popularité croissante des compléments alimentaires est due aux opérations de publicité coups de poing organisées par les fabricants et le bouche-à-oreille, mais il faudrait mieux encadrer le marché », analyse Alessandra Maltese, pharmacienne spécialisée en diététique, nutrithérapie et nutraceutique.
Mieux encadrer le marché, cela veut dire augmenter les contrôles en particulier sur Internet où les ventes sont carrément explosives notamment au chapitre des produits fitness. « Le département antifraudes et l’AGCM, l’autorité de régulation de la concurrence et du marché, sont très vigilants mais cela ne suffit pas, il faudrait augmenter les sanctions », déplore Luca Bucchini spécialiste des risques alimentaires et des normes sur les compléments alimentaires. En matière d’encadrement, l’Italie a fait des progrès importants en transcrivant la directive européenne 2002/46/Ce. Ainsi des mises en garde sont faites par le ministère de la Santé et des notes ponctuellement expédiées aux associations de pharmaciens spécialisées en nutrithérapie et nutraceutique. Autre disposition importante : l’étiquetage des compléments doit passer l’examen du ministère de la Santé qui vérifie la composition, les dosages indiqués et les indications. Au terme de cette procédure, les compléments conformes sont inscrits sur le registre public du ministère. « En Italie, les compléments vendus en pharmacie, dans les grandes surfaces et les herboristeries ont passé les contrôles du ministère qui, en revanche, ne peut pas surveiller les ventes sur Internet où les dérives sont nombreuses. Il faudrait inciter la population à la plus grande prudence », estime Alessandra Maltese. Cela veut dire, mettre en place un système d’information scientifique passant par les médecins et les pharmaciens, et renforcer la formation. « Un complément sur le long terme peut avoir des effets identiques à ceux des médicaments. Ils ne peuvent pas être consommés par tout le monde et à n’importe quel moment et le pharmacien doit tenir compte des antécédents médicaux avant de conseiller un produit », précise Alessandra Maltese.
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