Indiqué dans le traitement symptomatique de la maladie d'Alzheimer dans ses formes légères à modérément sévères, le donépézil (Aricept) a un effet anti-acétylcholine qui permet d'améliorer la fonction cérébrale. Sauf chez les malades présentant une variation génétique, le K-variant de butyrylcholinestérase (BChe-K).
Des chercheurs de l'UCLA School of nursing aux États-Unis ont découvert que le donépézil aurait exactement l'effet inverse recherché chez les personnes présentant cette variation génétique : il pourrait accélérer le déclin cognitif. Les auteurs ont repris les données d'un essai clinique de trois ans présenté lors de la demande d'autorisation de mise sur le marché du médicament. L'étude, publiée en janvier dans le « Journal of Alzheimer's Disease », montre en effet un déclin cognitif plus rapide chez les personnes présentant la variation BChe-K sous donépézil que chez des malades également BChe-K recevant un placebo. Prescrit chez des malades d'Alzheimer, le donépézil nécessiterait donc désormais la mise en place d'un test génétique préalable.
Cette étude est publiée dans un contexte particulier. En France, la 3e réévaluation de la Haute Autorité de santé (HAS) a abouti, le 21 octobre dernier, à l'attribution d'un SMR insuffisant pour quatre médicaments indiqués dans la maladie d'Alzheimer, dont le donépézil. La Commission de transparence a en effet jugé ces médicaments inefficaces, coûteux, ayant des effets secondaires non négligeables : troubles digestifs, symptômes cardiovasculaires potentiellement graves, cauchemars, crises d’angoisse, crampes, rhinites… Malgré cet avis, la ministre de la Santé Marisol Touraine a annoncé le 26 octobre le maintien du remboursement des anti-Alzheimer. Le 7 novembre, trois syndicats de médecins (MG France, la FMF et le Bloc) appelaient leurs confrères à ne plus les prescrire, craignant de voir leur responsabilité engagée en cas de problème.
Industrie pharmaceutique
Gilead autorise des génériqueurs à fabriquer du lénacapavir
Dans le Rhône
Des pharmacies collectent pour les Restos du cœur
Substitution par le pharmacien
Biosimilaires : les patients sont prêts, mais…
D’après une enquête d’UFC-Que choisir
Huit médicaments périmés sur dix restent efficaces à 90 %