Dans une semaine, pansements stériles, compresses, sprays, mais aussi pommades chauffantes et sondes sortiront du monopole pharmaceutique belge pour se retrouver dans les rayons des supermarchés. Une mesure décidée par le ministère fédéral de la Santé qui inquiète les pharmaciens.
Bon nombre de dispositifs médicaux vivent leurs dernières heures dans les pharmacies belges, où ils étaient jusqu’à ce jour distribués en exclusivité. Il s’agit des compresses stériles, des pansements et même de sondes qui, à partir du 7 février, pourront être commercialisés en grandes surfaces, d'après un arrêté royal.
Cette mesure est destinée, selon Maggie De Block, ministre fédérale de la Santé, « à améliorer l’accès de ces produits et à faire baisser leur prix ». Ces dispositifs médicaux devront répondre aux mêmes critères de qualité, de sécurité et de traçabilité que ceux vendus en pharmacie. De même, ils nécessiteront un enregistrement auprès de l’Agence fédérale des médicaments et des produits de santé.
Cette mesure ne concerne toutefois que les dispositifs médicaux non prescrits. Les produits sur prescription restent quant à eux exclusivement vendus en pharmacie. La Belgique s’aligne ainsi sur une réglementation européenne de 2017 relative aux dispositifs médicaux. « Dans la plupart des autres pays membres de l’Union européenne, les dispositifs médicaux sont déjà en vente libre dans les magasins et les supermarchés », argumente Maggie De Block qui mise sur cette nouvelle réglementation pour rendre la vente de ces produits, notamment les pansements stériles, plus simple et à un prix plus abordable.
Les pharmaciens belges, qui s’attendent à une perte substantielle de leurs parts de marché, pointent également les risques pour le consommateur. Car au-delà des simples pansements, cette mesure concerne aussi des produits « drug-alike » (similaire à un médicament) qui requièrent un conseil pharmaceutique. Enfin, dernier argument de poids avancé par l’Association des pharmaciens belges (APB), les produits achetés en grandes surfaces ne seront pas inscrits au dossier médical (équivalent du DP français), alors qu’ils sont systématiquement enregistrés lors de leur achat en pharmacie.
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