La tendance n’est pas nouvelle. Déjà révélée par plusieurs études menées dans les pays développés, la prévalence chez les personnes âgées de cinquante ans et plus s’accentue. Elle a augmenté de 2,1 % chaque année entre 2004 et 2015 à tel point qu’en 2016, 20 % des découvertes de séropositivité concernaient une personne âgée de cinquante ans et plus.
Ces seniors, de sexe masculin pour 71 % d’entre eux, se distinguent des plus jeunes par une moindre proportion d’hommes ayant des rapports sexuels avec d’autres hommes (HSH) et une proportion plus élevée d’hétérosexuels nés en France, relève une étude publiée dans le « Bulletin épidémiologique hebdomadaire » (BEH), du 27 novembre 2018.
Autre particularité, parmi ces seniors diagnostiqués séropositifs, près de la moitié n’avait jamais recouru au test du VIH et 28 % faisaient état d’une infection récente. « Ce niveau de dépistage insuffisant chez les seniors peut être expliqué par une moindre perception du risque de contamination à la fois par les personnes elles-mêmes mais également par les professionnels de santé », souligne l’étude, recommandant de veiller à inclure cette population dans les actions de prévention.
À un stade avancé
Cette ignorance du risque dans cette classe d’âge est d’autant plus regrettable que 38 % des seniors ayant découvert leur séropositivité ont été diagnostiqués à un niveau avancé de l’infection, c’est-à-dire au stade clinique de sida ou avec un niveau de CD4 (lymphocytes T4 ciblées par le VIH) inférieur à 200/mm3.
Ce taux est bien supérieur à celui relevé sur l’ensemble des personnes séropositives dépistées au stade avancé, soit 26 %. Or ce taux, déjà inquiétant eu égard à sa stabilité au cours des cinq dernières années et au risque de transmission élevé qu’il représente, est remonté à 28 % entre janvier 2017 et septembre 2018. Et ce en dépit d’une intensification du dépistage.
En effet, jamais autant de sérologies VIH n’ont été réalisées dans les laboratoires de biologies médicales depuis le début des années 2000 qu’en 2017, année pendant laquelle 5,6 millions de sérologies ont été pratiquées, soit 6,4 % de plus qu’en 2014. Le nombre d’autotests VIH vendus en pharmacie reste quant à lui relativement stable, à 73 000 unités vendues en 2017, soit 11 pour 10 000 habitants.
Il n'empêche, dans un contexte de prévention combinée du VIH (préservatif, dépistage, prophylaxie pré-exposition PrEP, traitement post-exposition, « treatment as prevention », TASP) le dépistage du VIH a encore des marges d'amélioration et peut être encore intensifié, comme le rappelle en conclusion, le bilan épidémiologique de Santé publique France, publié à l'occasion de la « Journée mondiale contre le sida » du 1er décembre.
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