Le baromètre AFIPA 2018 des produits du selfcare est en recul pour la première fois en 5 ans. La chute de 4,7 % du marché de l'automédication n'a cette fois pas pu être compensée par les bons résultats des compléments alimentaires (+8,4 %) et des dispositifs médicaux (+2 %). L'AFIPA présente sa nouvelle démarche stratégique dans laquelle le pharmacien occupe un rôle central.
Le marché de l'automédication est en baisse pour la 2e année consécutive mais, contrairement à l'exercice 2017, les autres marchés du selfcare n'ont pas réussi à compenser intégralement ce recul, ce qui aboutit à une légère diminution globale de 0,3 % en 2018.
Les facteurs sont multiples et mêlent les freins culturels, politiques, organisationnels et idéologiques avec des raisons plus structurelles. Dans un contexte tourné davantage vers le renforcement de la sécurité et des conditions de délivrance (relistage de la codéine et du dextrométhorphane, interdiction de publicité pour la pseudo-éphédrine), l'automédication peine à trouver sa place. Très « pathologie dépendante », elle a peu bénéficié de la faible intensité de la grippe. Elle pâtit également de l'érosion du trafic en pharmacie, accélérée en décembre par la conjoncture sociale. Enfin, l'Association française de l'industrie pharmaceutique pour une automédication responsable (AFIPA) est consciente qu'elle doit s'adapter à la concentration du parc officinal dans lequel les grosses pharmacies sont plus nombreuses et celles dont le chiffre d'affaires est inférieur à 1,5 million d'euros en perte de vitesse.
Les industriels sont prêts à relever le défi et Franck Leyze, président de l'AFIPA, a dévoilé ce mardi matin une démarche stratégique dans laquelle « le pharmacien est au centre ». Au programme : l'établissement de bonnes pratiques comprenant « une méthodologie spécifique de détection du mésusage et l’amélioration du suivi de certaines molécules sensibles » ; la co-construction d'un « modèle de parcours pharmaceutique » pour renforcer l'accompagnement du patient et « lever les interrogations et les craintes liées à l’utilisation de certains produits d’automédication ». Un parcours qui pourrait s'appliquer dans le cadre de l'hypothétique future prescription pharmaceutique protocolisée dans certaines pathologies récidivantes ou chroniques, comme la cystite. Cette démarche sera affinée et présentée, en présence des représentants de l'officine, lors des premières universités de l'automédication organisée par l'AFIPA le 14 mars prochain.
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