Le coût d'une audioprothèse est dissuasif pour de nombreux Français. Il atteint en moyenne 1 535 euros, dont 958 euros à la charge du patient, avance l'Union nationale des syndicats d'audioprothésistes français (UNSAF).
Pourtant, ne pas porter ces appareils auditifs lorsque l'on en a besoin est nuisible pour la santé, comme vient de le confirmer une étude menée par un laboratoire de l'Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm) à Bordeaux, et publiée dans la revue américaine « The journals of gerontology ». « Cela accroît le risque au long cours de présenter une démence ou une dépendance, et, chez les hommes, une dépression », résume la neuropsychologue Hélène Amieva, coauteur de l'étude.
Dans le détail, cette étude a inclu 3 577 habitants de Gironde et de Dordogne âgés de 65 ans ou plus, suivis pendant 25 ans (1989-2015). Les résultats montrent que les personnes ayant des troubles auditifs mais non appareillées ont 22 % plus de risque de développer une démence par rapport aux sujets sans perte auditive. Elles ont également 33 % de risques supplémentaires de devenir dépendantes dans leurs activités basiques. De plus, chez les hommes non appareillés, on observe également un risque de dépression majoré de 43 %.
En revanche, chez les personnes qui avaient un appareil auditif, aucun surrisque n'a été mis en évidence. Elles ne présentent pas plus de risque de démence, ni de dépression, ni de dépendance par rapport aux personnes du même âge qui n’ont pas de perte auditive. « Il est donc utile de dépister et de traiter la perte d'audition, même si l'on peut considérer qu'il est normal, avec l'âge, d'entendre moins bien », évoque Hélène Amieva.
Impact économique
Mais s'il apparaît utile d'appareiller les personnes ayant une perte auditive, on ne peut que constater dans la pratique qu'un bon nombre de seniors dans ce cas ne le font pas, regrette le syndicat des audioprothésistes UNSAF. Deux millions de personnes portent un appareil, mais un million renoncent à s’équiper, notamment (pour deux tiers d’entre eux) en raison du reste à charge qui s’élève à 958 euros par oreille. En effet, une audioprothèse coûte en moyenne 1 535 euros. La Sécurité sociale rembourse 220 euros et les complémentaires, en moyenne 457 euros.
Avec les résultats de cette étude qui montre des nuisances pour la santé des personnes non appareillées, l’UNSAF pointe les répercussions économiques du non-appareillage et plaide en faveur du remboursement intégral des audioprothèses. Cette prise en charge coûterait moins cher à la collectivité, selon les calculs effectués Jean de Kervasdoué, économiste de la santé (Conservatoire national des arts et métiers). « En gros, le rapport entre le coût d'une audioprothèse et les économies sur les dépenses de santé est de un à dix. C'est rarissime qu'on trouve ce genre de chiffre. C'est le cas, par exemple, avec la vaccination », relate-t-il. Ces éléments pourraient entrer en compte dans les discussions autour du reste à charge menées avec l'assurance-maladie, les complémentaires, et auxquelles participe l'UNSAF.
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