LE QUOTIDIEN DU PHARMACIEN.- Comment se porte le marché du dispositif médical en France ?
DAMIEN PERAS.- Les DM qui concernent l’APPAMED ont un marché qui se développe en ville plutôt qu’à l’hôpital. On y trouve les pansements, les bas de compression, les orthèses, la gamme blanche, les lecteurs de glycémie… Tous les jours en France, plus de 7 millions de patients utilisent un DM APPAMED. Pour ce qui est du marché du pansement, il a bien progressé pendant cinq ans, il stagne depuis un an ou deux, même s’il enregistre une meilleure évolution que celui du médicament. Le succès des DM s’explique par les changements intervenus ces dernières années. Nous avons accompagné le patient de l’hôpital à la ville, en suivant la tendance qui cherche à réduire la durée et le nombre d’hospitalisations. Aujourd’hui, le marché stagne parce qu’il suit le marché du médicament, parce qu’il subit les mêmes mesures en termes de régulation, de baisses de prix, et même d’évaluation ou de remboursement. Nous avons beaucoup de difficultés à faire reconnaître les DM en tant que tels, donc différents des médicaments.
Les DM ont été réintégrés aux forfaits de EHPAD courant 2008, le médicament pourrait suivre d’ici peu. Quelles en sont les conséquences ?
L’APPAMED est contre cette régulation car, avec le système du forfait, on entre dans une gestion purement économique. On ne choisit pas ce qui est le plus efficace mais le moins cher. Donc on va encore parler de médecine à deux vitesses, entre ceux qui ont les moyens et ceux qui ne les ont pas. La réintégration des DM dans les EHPAD date de mi-2008, nous n’avons pas de chiffre précis mais nous savons déjà que cette mesure n’a pas entraîné d’économie pour la collectivité, cela ne fait qu’engraisser les actionnaires des EHPAD ! On tire le système de santé vers le bas. Il est injuste de réduire ainsi les chances de survie. Les choses ne vont pas en s’arrangeant puisque le PLFSS 2011 prévoit la baisse de la prise en charge des produits de la LPPR de 65 à 60 %, ce qui veut dire que les mutuelles sont appelées à prendre en charge 40 % au lieu de 35 %. Or, 10 % de la population n’a pas de mutuelle. Sur des produits chers, 5 % à mettre en plus de sa poche, ce n’est pas envisageable pour beaucoup, ils vont donc se tourner vers le moins cher dans le meilleur des cas, arrêter de se soigner dans le pire des cas. Et cela entraînera des coûts plus importants à la collectivité. Cette mesure vient d’être approuvée par l’assurance-maladie et va entrer en application le 15 avril prochain.
Les DM peuvent, comme les médicaments, être l’objet de contrefaçons. Quels sont les moyens mis en œuvre pour lutter contre ce fléau ?
Le risque existe effectivement, même si les dispositifs médicaux couverts pas l’APPAMED sont relativement protégés. Le sujet nous préoccupe beaucoup, car le risque humain est effroyable : un DM contrefait est susceptible de ne pas fonctionner correctement ou de s’avérer fragile et dangereux. Viennent ensuite les impacts économiques. C’est un sujet sur lequel nous travaillons au sein de la Fédération française des industries de santé (FEFIS).
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