L’Ordre national des pharmaciens a émis d’ambitieuses propositions pour développer le rôle du pharmacien dans la prévention et dans la pharmacie clinique.
Demain le pharmacien pourra-t-il prescrire des médicaments sur ordonnance pour des pathologies courantes, ou des substituts nicotiniques remboursés ? Pourra-t-il réaliser un acte de visite pharmaceutique à domicile rémunéré ? Ces pistes d’évolution du métier de pharmacien d’officine sont soutenues par l’Ordre national des pharmaciens dans deux documents (voir les synthèses « Développer la prévention en France » et « Développer la pharmacie clinique en France »). Au total, ce ne sont pas moins de 24 propositions qui ont été formulées par l’instance ordinale pour faire évoluer la prévention et la pharmacie clinique dans les officines.
Dans le détail, l’Ordre propose que le pharmacien puisse réaliser différents entretiens pharmaceutiques de prévention, qui seront rémunérés : entretiens de prévention aux âges clé de la vie (25 ans, 45 ans, 65 ans), entretien « sevrage tabagique », entretien nutritionnel, entretien de suivi vaccinal. De plus, l’Ordre souhaite que la vaccination antigrippale en pharmacie soit élargie à toute personne qui le demande (même si elle ne fait pas partie de la population cible). L'instance pense aussi que le pharmacien pourrait effectuer les rappels de vaccins chez les adultes.
L’Ordre appelle également à ce que la pharmacie clinique se développe en ville, avec une extension dans le cadre conventionnel des bilans partagés de médication aux pathologies chroniques (cancérologie, diabète, maladies inflammatoires rhumatismales ou intestinales…). Il souhaite que le pharmacien puisse dispenser certains médicaments sur ordonnance, pour des pathologies courantes, sur la base d’arbres décisionnels.
Autres propositions : développer les TROD, créer un acte de visite pharmaceutique à domicile, faciliter les coopérations interprofessionnelles. Bien entendu, toutes ces nouvelles missions ne sont envisagées que dans le cadre d'un renforcement de la formation des pharmaciens et du développement d'outils pour garantir la traçabilité et la sécurité des données des patients.
La Confédération des syndicats médicaux français (CSMF) n’a pas tardé à réagir à ces propositions modifiant le rôle du pharmacien. Sans se prononcer contre ces mesures, la CSMF insiste sur l’importance de la coordination des soins autour du médecin. « Si la prévention est l’affaire de tous les professionnels de santé, celle-ci doit être organisée à l’intérieur des territoires, en coordonnant l’ensemble des acteurs concernés autour du médecin traitant et des médecins correspondants », indique la CSMF, qui se dit prête à la discussion.
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