L’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) a organisé une réunion d’échanges afin de faire le point sur les données concernant le dispositif de stérilisation Essure, retiré du marché depuis 2017.
Cet implant, disponible en France depuis 2002, a cessé d’être commercialisé en septembre 2017 sur décision du Laboratoire Bayer, alors que des effets secondaires ont été notifiés et que plusieurs patientes ont porté l’affaire devant la justice.
Alors quel constat peut-on dresser aujourd’hui sur ces implants ?
Tout d’abord, l’ANSM indique que « la majorité des femmes qui en sont porteuses ne ressentent pas de symptômes », un fait rassurant. En effet, de 2001 à 2017, ces implants ont été utilisés plus de 750 000 fois. Et de 2006 à 2018, 22 233 femmes l’ont fait retirer, dont plus de la moitié (12 545) au cours des deux seules années 2017 et 2018. Lorsque des effets indésirables se manifestent, ils peuvent être importants et invalidants, avec des symptômes très divers. Dans une étude menée sur 98 patientes concernées, les plus fréquents étaient les douleurs musculo-squelettiques (75 %), l’asthénie (63 %) et les douleurs pelviennes (55 %).
Deuxième constat digne d’être relevé : en cas de symptômes, dans la plupart des cas, l’explantation du dispositif permet d’améliorer significativement la condition et la qualité de vie. Dans une étude menée chez 59 patientes opérées, la chirurgie a permis de réduire les symptômes pour 60 % des femmes (avec une résolution complète pour 33 %). Notamment on note une diminution globale de 96 % des ménorragies, de 94 % des métrorragies et de 93 % des dyspareunies. Cependant, d’autres symptômes étaient non soulagés par la chirurgie : 100 % des troubles du sommeil, 70 % des douleurs abdominales et 57 % des cas de troubles de la mémoire n'ont pas été résolus. Enfin, 7 % des patientes opérées n'ont connu aucune amélioration. Dans une autre étude, menée sur 90 patientes ayant bénéficié d’un retrait chirurgical des implants, le bénéfice se confirme. Un mois après la chirurgie, 46,7 % des patientes ont une résolution complète des symptômes et 51,1 % une résolution partielle. À 24 mois, les résultats s’améliorent avec 83,3 % de résolution complète.
Troisième constat : l’ANSM estime que la recherche doit se poursuivre afin de déterminer les causes de ces effets secondaires. Car à ce jour, les mécanismes qui les sous-tendent restent inconnus. Il peut s’agir d’accidents lors de la pose du dispositif (perforations, infections, expulsions). Ou encore, on suspecte parfois une corrosion in vivo de l’implant avec un relargage d'ions métalliques, sachant que les implants sont constitués de fibres de polyester, d’un alliage nickel-titane et d’autres métaux, dont le chrome. « Des études doivent être engagées afin de permettre de comprendre les phénomènes à l’origine des effets indésirables liés au port du dispositif Essure », souligne l’ANSM.
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