L'agence régionale de santé (ARS) d'Occitanie alerte sur le manque de fiabilité de nombreux tests de dépistage sérologiques, parfois en vente libre sur Internet.
Plus d'une centaine de modèles différents de tests sérologiques non homologués, souvent produits par des PME, sont disponibles à la vente sur le Web ou sont proposés par des démarcheurs. Des prototypes labellisés CE qui suscitent l'intérêt de mairies, de conseils départementaux ou encore de groupes d'EHPAD, même s'ils n'ont pas été approuvés par la communauté médicale. « Toutes les institutions sont contactées, je reçois une proposition par jour en ce moment pour des tests sérologiques, précise Benoît Ricaud-Larose, directeur adjoint de l'ARS d'Occitanie. Des collectivités territoriales étaient sur le point d'en acheter, le bon de commande était prêt. Juste avant de signer, certaines nous ont quand même sollicités. On leur a conseillé de ne pas le faire. » Alors qu'elle mène actuellement une stratégie systématique de dépistage dans les établissements dédiés aux personnes âgées dépendantes, grâce à des tests biologiques PCR, l'ARS d'Occitanie a donc voulu alerter sur le recours à ces tests rapides. Une volonté qui fait également suite à un courrier envoyé la semaine passée aux ARS par le ministère de la Santé pour les sensibiliser sur cette problématique.
La fiabilité de ces tests sérologiques non validés, parfois vendus près de 50 euros pièce, serait en effet inférieure à 50 % selon les laboratoires de biologie et les CHU de la région Occitanie qui ont pu en évaluer un certain nombre. « Le ministère de la Santé et l’ensemble des sociétés savantes indiquent que leur fiabilité n’est pas établie, que leur usage et conditions d’utilisation ne sont pas définis à ce stade », précise également le communiqué de presse de l'ARS, auquel s'est notamment associé l'URPS Pharmaciens de la région. « Le recours à ces tests sérologiques n’est pas recommandé tant que leur fiabilité n’a pas été confirmée par les autorités sanitaires compétentes », soulignent les signataires du document. Comme le rappelle enfin Benoît Ricaud-Larose, « le défaut de performance d’un test peut entraîner des conséquences graves pour les personnes se croyant faussement immunisées ». Les conditions de recours à ces différents tests sérologiques seront précisées dans les prochaines semaines par la direction générale de la Santé et le Centre national de référence (CNR) qui s’assurera, lui, de leur homologation.
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