Après avoir joué les clients mystères dans 101 pharmacies belges, l'association de consommateurs Test Achats dénonce un manque d’informations et d'accompagnement lors de la vente des autotests de dépistage du VIH et du cancer du côlon. L'association pharmaceutique belge (APB) répond.
Test Achats a mené l'enquête dans 101 officines pour vérifier que ces produits étaient délivrés selon les bonnes pratiques en vigueur. Deux scénarios ont été élaborés. Une femme de 54 ans s'est rendue dans 51 pharmacies pour demander un autotest du cancer du côlon. L'association de défense des consommateurs note que le pharmacien doit poser cinq questions pour vérifier que ce test est utile : Ce test vous est-il destiné ? Quel âge avez-vous ? Avez-vous déjà consulté un médecin ou subi un examen ? Présentez-vous des symptômes ? Y a-t-il des cas de cancers du côlon dans votre famille ? Or, « 42 des 51 pharmaciens visités n’ont posé aucune question », 40 officines ont délivré cet autotest et dans 32 cas sans aucun accompagnement ou explication « alors qu’il est assez compliqué à réaliser » et que l'interprétation des résultats possibles n'est pas aisée.
Dans un second scénario, un homme homosexuel de 25 ans s’est présenté au lendemain d’une relation sexuelle non protégée auprès de 50 pharmaciens. Test Achats rappelle que dans un tel cas, un autotest n'est pas opportun puisqu'il « n’est utile qu’après un délai de trois mois (minimum) après le rapport à risque ». Résultat : « 39 des 50 pharmaciens n’ont posé aucune question (...), 32 ont fourni le test (...) et 17 l'ont fait sans l'accompagner de questions et d'explications ». Seulement trois pharmaciens ont orienté le jeune homme vers son médecin ou, mieux, vers un centre de référence sida pour qu'il bénéficie d'un traitement préventif avec des antirétroviraux puisque l'exposition remontait à moins de 72 heures.
Test Achats ajoute que ses deux patients mystères n'ont jamais bénéficié d'une discussion dans un espace de confidentialité comme le prévoit l'arrêté royal du 21 janvier 2009, « même quand il y avait d’autres clients ». L’association demande que l'Agence fédérale des médicaments et des produits de santé (AFMPS) contrôle « les prestations dans les pharmacies au moyen d’indicateurs de qualité ». L'APB rappelle de son côté que ces autotests, comme tout dispositif médical non prescrit, sont sortis du monopole officinal et peuvent être vendus en grande surface depuis février 2019. Elle souligne le « faible échantillonnage » de cette enquête et indique que des formations ont été organisées en amont de la distribution de ces tests en pharmacie auprès de toutes les unions professionnelles du secteur, auxquelles avaient participé environ 4 000 pharmaciens : « Ils sont donc nombreux à être impliqués. » La Belgique compte 4 830 pharmacies.
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