LA LOI DE FINANCEMENT de la Sécurité sociale (LFSS) 2011 donne le ton pour l’année à venir. En harmonisant les conditions commerciales des génériques et des génériques FOLM (Formes orales à libération prolongée), les parlementaires reconnaissent la nécessité d’accorder au pharmacien un environnement économique favorable, contrepartie logique des efforts réalisés pour la substitution.
En 2011 donc, une remise commerciale de 17 % sera accordée pour tout achat de spécialités inscrites au répertoire, qu’il s’agisse de génériques ou de génériques FOLM. Un projet de modification de l’arrêté de marge est également en cours. « Cet arrêté devrait, comme le décret sur les génériques FOLM (Voir aussi notre article sur les quasi-génériques en page 12), arriver en début d’année 2011 », déclare Catherine Bourrienne-Bautista, Déléguée générale du GEMME. Ainsi, 2011 verra arriver au sein du répertoire, et notamment du groupe ésoméprazole, les premières spécialités identiques mais ne répondant pas strictement à la définition du générique. Deux objectifs sont ainsi visés : contourner les astuces des laboratoires fabricants de princeps visant à retarder l’échéance conférée par le brevet, et stimuler la substitution. Dans ce dernier cas d’ailleurs, l’effet CAPI* commencerait à se faire sentir, se traduisant par davantage de prescriptions au sein du répertoire. « L’implication du médecin dans la politique générique n’est pas antinomique avec l’action du pharmacien. Le développement du générique en France a besoin de l’un et de l’autre de ces professionnels de santé », souligne la Déléguée générale du GEMME.
Mais ces promesses suffiront-elles à garantir une année tranquille au marché du médicament générique et à redonner une impulsion à la substitution, dont le taux a baissé de près de 10 % en 2010 ? Car si le marché du générique en France est en progression constante, il accuse toujours un retard par rapport à d’autres pays européens.
Plusieurs défis sont donc à relever. Enrayer la montée de la mention « Non substituable » par exemple. « On constate une montée de la mention non substituable à travers l’érosion du taux de substitution, mais on ne la mesure pas précisément » réagit Catherine Bourrienne-Bautista, rappelant que le souhait du GEMME est que la CNAM** mette en place les mesures nécessaires au suivi de l’évolution de cette mention, comme elle suit actuellement le taux de substitution de chaque pharmacie. « En outre, il serait intéressant d’une part de rappeler au médecin dans quel cas il est possible d’apposer cette mention sur une prescription, d’autre part de réaliser une nouvelle campagne pro générique auprès des patients et de réamorcer le dispositif tiers payant contre générique ». Un autre défi consiste à élargir à nouveau le répertoire, en permettant l’inscription de spécialités telles que les sprays buccaux indiqués dans le traitement de l’asthme, par exemple.
**Caisse nationale d’Assurance-maladie
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