Plusieurs voix se sont élevées pour critiquer l’article de « 60 millions de consommateurs » qui conclut que les médicaments d’automédication les plus utilisés, contre le rhume, le mal de gorge, la grippe ou les troubles intestinaux, sont majoritairement inefficaces, voire dangereux.
Première concernée, l’Association française de l’industrie pharmaceutique pour une automédication responsable (AFIPA) dénonce des « informations partiales et erronées qui nourrissent des peurs injustifiées vis-à-vis des produits de santé » et s’interroge sur les motivations de cette enquête et sur la méthodologie utilisée (celle-ci reposant sur l’analyse de Jean-Paul Giroud, pharmacologue qui se positionne depuis plus de trente ans en défaveur de l’automédication). Pour l’association, « ce type de publication constitue un danger en matière de santé publique car elle favorise le développement d’idées fausses ».
Interviewée par Francetvinfo, Isabelle Adenot précise que « tous les médicaments présentent des contre-indications et peuvent, en fonction de chaque patient, provoquer des effets indésirables. Le problème n’est donc pas de proscrire ou de conseiller ces médicaments (comme le fait la revue « 60 millions de consommateurs », N.D.L.R.) mais de savoir comment les prendre et de s’informer ». La présidente de l’Ordre préconise la généralisation du dossier pharmaceutique (DP) afin de minimiser le risque de délivrer ces médicaments de manière inappropriée. De plus, Isabelle Adenot souligne que pour « être mis sur le marché, un médicament subit une batterie de tests et de contrôles très stricts, chapeautés au niveau européen. Les médicaments sont réévalués tous les 5 ans, notamment par l’Agence nationale du médicament dont le Pr Giroud faisait partie ».
Les syndicats se sont eux aussi exprimés sur le sujet. La Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF) déplore que cet article sous-estime la vigilance exercée au quotidien par le pharmacien, qui accompagne la délivrance par des informations et des conseils sur le bon usage, c’est son « cœur de métier ». Sur Europe 1, Gilles Bonnefond, président de l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine, insiste sur le fait que les médicaments sont efficaces à condition d’être bien utilisés. En automédication, ils sont indiqués pour de courtes durées, en fonction de symptômes précis. Il ajoute que, en général, « les patients se rendent chez un pharmacien qui les connaît, qui connaît leur historique, qui leur pose des questions et formule des conseils. Les pharmaciens font cette démarche depuis des années et si les patients étaient si mécontents que cela, on n’aurait pas 90 % de personnes satisfaites de notre profession ».
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