L’agence du médicament suisse est à l’origine d’un nouveau procès contre le Laboratoire Alkopharma, incriminé dans la distribution d’anticancéreux périmés aux hôpitaux suisses et français entre 2007 et 2011.
Alors qu’il avait déjà éclaté au grand jour fin 2011, le scandale refait surface. L’agence suisse du médicament, Swissmedic, a engagé un nouveau recours, estimant que la décision judiciaire de juin 2016 concernant le laboratoire luxembourgeois Alkopharma, implanté dans le Valais, n’avait pas tenu compte du motif de la mise en danger d’autrui.
À l’époque, les deux responsables du laboratoire, aujourd’hui fermé, s’étaient uniquement vus condamnés à des amendes. Or, rappelle Swissmedic, Alkopharma a distribué entre 2007 et 2011 un anticancéreux dont il falsifiait les dates de péremption, parfois sur plusieurs années, privant ainsi les patients d’une chance de guérison.
Il s’agit du générique du Thiotépa, un traitement utilisé dans les cancers de l’ovaire, de la vessie et du sein, et dans les cancers de l’enfant. 98 820 flacons de ce produit ont été vendus, jusqu’à parfois sept ans après leur date de péremption, aux hôpitaux français pour une somme atteignant plus de 3,2 millions d’euros. Toujours pendant cette période, 2 119 flacons ont été achetés par les établissements suisses pour une somme atteignant 207 500 francs (176 000 euros). Selon la presse helvétique, la moitié des flacons aurait été administrée à des enfants.
En France, le distributeur Genopharm avait également été suspendu par l’AFSSAPS (aujourd’hui ANSM). À l’époque, ce n'est pas les agences du médicament française et suisse qui avaient découvert le pot aux roses, mais bien le laboratoire princeps du Thiotépa, l’Allemand Riemser. Selon la presse helvétique, un nouveau jugement devrait être prononcé prochainement en Suisse, tandis que la justice française est à nouveau saisie de l’affaire.
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