LE PROJET de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) pour 2012 pourrait bien représenter un tournant pour les officinaux. En effet, comme le souhaitaient les représentants de la profession, le texte prévoit l’évolution de leur mode de rémunération. Les orientations dévoilées par Xavier Bertrand « ont pour objectif d’asseoir une partie de la rémunération sur des honoraires de conseil et d’accompagnement liés à la prise en charge par le pharmacien d’officine des ordonnances et non plus, comme c’est le cas actuellement le cas, sur le seul volume des médicaments dispensés », décrypte la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF). « C’est le signal que nous attendions », indique pour sa part Gilles Bonnefond, président de l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO). En clair, à travers ce PLFSS, le gouvernement donne le feu vert à la Caisse nationale d’assurance-maladie (CNAM) pour négocier avec les syndicats cette évolution de la rémunération dans le cadre de la nouvelle convention pharmaceutique actuellement en discussion. « Au terme des négociations, la pharmacie d’officine pourra tabler sur une nouvelle assise professionnelle et économique, garante de la pérennité du réseau officinal », se félicite la FSPF. « Plus largement, la réforme vise à doter le pharmacien d’un vrai statut de professionnel de santé conventionné, avec un rôle de conseil élargi, notamment dans le cas de pathologies de longue durée, explique son président Philippe Gaertner. L’utilité du service de proximité rendu aux patients sur l’ensemble du territoire n’en sera que renforcée. »
Plus de 150 millions d’euros de perte de marge.
Voilà pour les bonnes nouvelles. Car pour le reste, le PLFSS pour 2012 est dans la lignée des précédents, c’est-à-dire qu’il met fortement à contribution le poste médicament et donc, au bout de la chaîne, l’officine. « C’est un PLFSS dur pour la pharmacie », observe ainsi Gilles Bonnefond, qui évalue les conséquences pour l’économie de l’officine à au moins 150 millions d’euros de perte de marge. Aux baisses de prix dont les pharmaciens « vont payer 25 % de la note », il faut en effet ajouter les déremboursements, sans oublier la diminution de la marge des grossistes qui, selon le président de l’USPO, aura des conséquences sur les officinaux. Dans le même temps, le gouvernement demande un nouvel effort sur la substitution générique et brandit déjà la menace de nouveaux TFR. Une série de mesures qui augmentent donc la pression sur les prix et les volumes et renforcent encore un peu plus la nécessité de revoir le mode de rémunération des pharmaciens. « On est en train de changer de modèle économique », souligne Gilles Bonnefond, qui espère que l’évolution de la rémunération se concrétisera rapidement. Car, pour l’heure, le réseau souffre. Aussi, le président de l’USPO réitère sa demande de revoir le principe des grands conditionnements qui coûtent aux pharmaciens. « On ne peut pas commencer l’année 2012 avec -150 millions d’euros au compteur », s’inquiète-t-il. Les députés, qui examineront le texte dans les prochains jours, accéderont peut-être à cette requête.
Industrie pharmaceutique
Gilead autorise des génériqueurs à fabriquer du lénacapavir
Dans le Rhône
Des pharmacies collectent pour les Restos du cœur
Substitution par le pharmacien
Biosimilaires : les patients sont prêts, mais…
D’après une enquête d’UFC-Que choisir
Huit médicaments périmés sur dix restent efficaces à 90 %