De plus en plus de médicaments retirés d’urgence au Canada

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Publié le 22/05/2015

Le nombre de médicaments ayant fait l’objet de rappels sur le marché canadien « a quadruplé en huit ans », selon les données relevées par le quotidien québécois « La Presse » paru hier. Ainsi, au moins un rappel urgent survient désormais chaque semaine alors que la fréquence était inférieure à une fois par mois en 2006. De même, les signalements d’« incidents » relatifs à des médicaments pouvant être défectueux ou dangereux auprès du ministère fédéral de la Santé, Santé Canada, sont au nombre de deux ou trois par jour. Selon les experts interrogés par « La Presse », cette hausse des signalements et des rappels de médicaments est directement liée à la forte augmentation de problèmes de qualité, « depuis que les sociétés pharmaceutiques fabriquent leurs médicaments à moindre coût dans des pays (…) comme l’Inde ou la Chine, où elles reçoivent très rarement la visite d’inspecteurs ». En effet, 25 % des usines où sont fabriqués ces médicaments sont dans des pays avec lesquels Santé Canada n’a aucune entente de reconnaissance mutuelle. Le problème est d’autant plus important que les pharmaciens canadiens doivent déjà gérer de nombreuses pénuries, toujours plus fréquentes. Ce qui pousse même certains à bien réfléchir avant de faire un signalement qui va automatiquement entraîner une rupture de stock et laisser professionnels de santé et patients sans alternative thérapeutique. L’Ordre des pharmaciens du Québec est le premier à déplorer ces rappels et le manque de contrôle des médicaments fabriqués à l’étranger : « On commence à voir le résultat de la globalisation de l’industrie pharmaceutique (…) On n’a pas les moyens d’aller inspecter sur place. » Et selon le président, Bertrand Bolduc, le voisin américain n’a pas davantage les moyens de le faire et estime que « les compagnies prennent leur responsabilité ».