DANS LE LANDERNAU pharmaceutique, on parle de lancement de l’année. Il faut dire que l’arrivée de Alli a été précédée d’une impressionnante campagne médiatique et promotionnelle. Et le résultat dans les officines ne s’est pas fait attendre. « Dès le premier jour (N.D.L.R., le 6 mai), nous avons eu des demandes, témoigne Séverine Appel, titulaire dans le 18e arrondissement de Paris, au total, nous avons délivré plus d’une dizaine de grands conditionnements en deux jours. » Dans neuf cas sur dix, ce sont des femmes qui demandent le produit, ajoute la pharmacienne, qui précise qu’elle a, à trois reprises, refusé la vente parce que la cliente ne remplissait pas les critères d’indication. « Mais surtout, regrette la titulaire, dès le deuxième jour, notre grossiste était en rupture de stock ». Approvisionnement difficile également en province où l’on témoigne de quelques difficultés de mise en place. « Nous n’avons reçu le médicament que lundi dernier », explique-t-on à la pharmacie Valière d’Anduze (Gard), de même la pharmacie Champon d’Echirolles (Isère) accuse, déjà, une rupture de stock grossiste.
Succès des premiers jours.
Alli, victime de son succès ? Pas partout. Car parfois, l’absence du produit dans les rayonnages résulte d’une décision délibérée du titulaire. Comme à la Pharmacie Tapponnier d’Annecy (Savoie), par exemple, où l’on juge que le médicament est mal positionné en terme d’indication : « Ce n’est pas une spécialité adaptée à la délivrance sans ordonnance », estime en effet la pharmacienne. Quoi qu’il en soit, le plus généralement, comme à la pharmacie Moreau à Lyon, ou Gillet à Vichy, les demandes spontanées ont été très importantes les trois ou quatre premiers jours de commercialisation, puis les choses se sont calmées. « Depuis, ça s’est un peu tassé », explique-t-on ainsi à la pharmacie de la Rose de Strasbourg. Mais, dans tous les cas, le devoir de conseil et d’orientation par les officinaux semble assumé avec sérieux et responsabilité. « Nous sommes aidés en cela par les leaflet éditées par le laboratoire GSK », reconnaît Séverine Appel.
Des pharmaciens vigilants.
Du côté du laboratoire, « Le lancement s’est bien déroulé, convient Martine Frey, directrice médicale de GlaxosmithKline (GSK). Il est encore trop tôt pour en tirer un premier bilan. Quoi qu’il en soit, le pharmacien a pris à bras-le-corps son rôle dans la prise en charge des personnes en surpoids, il sait ce qu’il doit faire (vérification de l’IMC, test de la motivation, etc.). Nous recevons quelques appels de pharmaciens qui veulent des informations complémentaires, ce qui est tout à fait normal lorsqu’on lance un nouveau médicament. Les officinaux sont très vigilants ».
Bien qu’aucune donnée chiffrée ne soit encore connue, le succès d’Alli fait aujourd’hui peu de doute.
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