Même lorsque les utilisateurs de cosmétiques de dépigmentation sont conscients des dangers que représentent ces produits, ils refusent très souvent d’arrêter de les appliquer. Dépigmenter sa peau est devenu un phénomène de mode, mais aussi une affirmation ostentatoire d’un statut social. De plus, les gammes de produits dédiées aux peaux noires sont peu nombreuses, les usagers ont donc un choix réduit.
« Je reçois régulièrement des femmes qui se dépigmentent. Elles ne viennent pas me voir pour arrêter mais pour savoir s’il est possible d’effacer des vergetures, des tâches », témoigne le médecin esthétique Khadi Sy Bizet, auteur de plusieurs ouvrages dont « Le Livre de la beauté noire ». Pour elle, la dépigmentation devient un phénomène d’addiction chez les usagers qui se sont créés une identité en 15 ou 20 ans de pratique. Il leur semble alors impossible de revenir en arrière, parce que les femmes sont persuadées que les hommes les préfèrent avec la peau claire. « Il y a eu l’effet show-biz qui a renforcé leur désir de blanchir leur peau, les artistes comme Diana Ross le faisaient pour plaire à un public blanc. Je crois aussi que dans les sociétés traditionnelles africaines, il y a toujours eu ce mythe de la peau claire. Le métissage a créé une autre identité ethnique. À cause de ces phénomènes de séduction, le sevrage est difficile à obtenir. »
Les solutions ? Pour le Dr Sy Bizet, il faut un contrôle accru des produits pour que les corticoïdes ne se retrouvent pas sur les marchés africains et les magasins spécialisés de Paris et d’ailleurs. Il faut aussi communiquer sur les risques encourus par les utilisateurs. « Il y en a assez de ne voir que des jolies filles au teint clair dans les médias. Il faut le rappeler et le répéter encore et encore : on peut être très noire et être une très belle femme. »
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