Il s'agit de la 5e affaire jugée par le tribunal de grande instance de Nanterre en faveur des familles victimes du Distilbène (diéthylstilbestrol - DES). Ce médicament, interdit en France en 1977 et qui n'est plus commercialisé depuis 1983, a été utilisé pendant près de 30 ans pour prévenir les fausses couches.
Cette fois, UCB Pharma est condamné à payer environ 2,96 millions d'euros à un jeune homme (et sa famille) souffrant d'un handicap indirectement lié au fait que sa grand-mère a pris du Distilbène pendant sa grossesse. C'est la plus forte condamnation infligée par la justice française au fabricant de cette hormone de synthèse. La dernière affaire, jugée en 2016, avait condamné le laboratoire au versement de 595 000 euros à un autre jeune homme et sa famille, dont l'histoire médicale familiale est la même.
Cette décision prise jeudi dernier par les juges de Nanterre entre ainsi dans la logique des jugements précédents, faisant le lien entre l'infirmité motrice cérébrale du jeune homme, né prématurément, et l'anomalie utérine de sa mère, elle-même due à la prise de Distilbène par sa grand-mère. La condamnation vise à réparer le préjudice du jeune homme, notamment les souffrances endurées depuis son enfance, le financement d'un accompagnement quotidien et l'incidence sur la vie professionnelle. Pour UCB Pharma, cette décision « reconnaît le parcours et les souffrances de cette famille. Que ces familles puissent obtenir une juste réparation qui soit conforme avec le droit est pour nous une chose importante (...) UCB fera face à ses responsabilités comme elle l'a déjà fait dans des cas semblables ». Le groupe pharmaceutique ne s'est pas prononcé sur un éventuel appel du jugement.
En France, on estime qu'environ 200 000 femmes ont pris du Distilbène et ont donné naissance à 160 000 enfants (80 000 garçons et 80 000 filles). Ces femmes, appelées les « mères DES » représentent la 1re génération. Leurs filles sont appelées les « filles DES ». La 2e génération est touchée par des anomalies génitales qui poseront des difficultés à mener à terme une grossesse. Elle met au monde la 3e génération, les « enfants des filles DES ». Le poids de la procédure judiciaire explique le nombre relativement faible de procédures.
Avec l'AFP.
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