Donald Trump est intervenu auprès du ministère des Anciens combattants pour faciliter les achats en masse de Spravato, un antidépresseur de Janssen mis sur le marché américain en mars.
En mars dernier, l'agence américaine du médicament (FDA) a approuvé la mise sur le marché de Spravato, un spray à base d’eskétamine, dans le traitement de la dépression résistante aux autres traitements (voir article « abonné »). Dans les études, les psychiatres ont souligné l'action rapide de la molécule (quelques heures) comparée avec d'autres antidépresseurs (quatre à six semaines).
Mais depuis peu, le médicament est visé par des accusations de conflit d'intérêts, impliquant Donald Trump, comme le souligne une enquête menée par le « Guardian ». Selon l'agence Bloomberg, le président a vanté les avantages du médicament auprès du secrétaire aux affaires des anciens combattants, Robert Wilkie, proposant de participer à la négociation de son achat en grandes quantités par le département des anciens combattants. Trump aurait ainsi tenté de faire financer des « camions entiers » du médicament par le ministère des Anciens combattants, afin de traiter les vétérans atteints de dépression ! Les enjeux économiques sont de taille pour le laboratoire, car Spravato pourrait générer 600 millions de dollars pour la société d’ici 2022.
L’enjeu est également important pour les nombreux anciens combattants souffrant de dépression, qui sont en quête d’une solution efficace, rapide et durable. Mais Spravato apportera-t-il ce soulagement ? Si certains chercheurs le pensent, d’autres sont plus sceptiques. Déjà, car le médicament n'a pas montré plus d'effets qu'un placebo dans deux des trois études cliniques présentées à la FDA qui, curieusement, n’a retenu que l’étude positive pour accorder l'AMM. Ensuite, l’eskétamine comporte des effets secondaires euphorisants importants, avec un risque d'hallucinations et de problèmes respiratoires et cardiaques. Pour ces raisons, les patients doivent rester, deux heures après la prise, sous surveillance médicale au cabinet du médecin. Il leur est interdit de conduire durant les 24 heures après la prise. Spravato semble donc loin d’être la solution miracle vantée par le président américain.
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