Dénoncé par le « New York Times » lundi, le scandale fait rage aux États-Unis et braque les projecteurs sur les pratiques de certaines sociétés. Le prix du Daraprim (pyriméthamine), indiqué dans la toxoplasmose et en association avec un autre antibiotique dans le paludisme, a augmenté de 13,50 à 750 dollars en une nuit, soit une hausse de 5 500 %. Autorisé par la FDA depuis 1953, le médicament a été développé par la firme GSK, puis vendu à Corepharma en 2010, société rachetée par Impax Laboratories en 2014, qui a cédé les droits du Daraprim à Turing Pharmaceuticals pour 90 millions de dollars. Corepharma avait déjà multiplié son prix par dix. À la tête de Turing, Martin Shkreli estime que ce prix était sous-évalué.
Après avoir campé sur ses positions, il a finalement annoncé hier soir que le prix serait revu à la baisse, sans plus de précision. L’homme est coutumier du fait. En 2011, il avait tenté d’augmenter le prix de médicaments récemment rachetés, mais le conseil d’administration de sa société de l’époque, Retrophin, l’avait évincé. Problème : ces pratiques sont légales aux États-Unis. Sur son site la FDA explique qu’elle n’a « aucune autorité pour enquêter ou contrôler le prix proposé pour les médicaments ». Quasiment au même moment, la Cyclosérine, indiquée dans la tuberculose multirésistante, a vu son prix passer de 15 à 360 dollars le comprimé, à la suite de son rachat par le hedge fund Rodelis Therapeutics. Face au tollé, la société a accepté de revenir à un tarif de 35 dollars. Mais ces deux sociétés ne sont pas les seules à spéculer sur le prix de traitements incontournables.
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