Le 27 mai, trois représentants de l'intersyndicale de Boiron sont venus déposer quelque 2 000 lettres signées par des salariés devant l'Élysée. De son côté, Bercy dit vouloir « rester attentif » aux conséquences d'un éventuel déremboursement pour l'entreprise.
Après le lancement d'une pétition en ligne ou encore l'organisation d'une manifestation devant son laboratoire de Reims, Boiron poursuit son offensive pour tenter d'empêcher le déremboursement de l'homéopathie. À quelques semaines de l'annonce officielle de la Haute Autorité de santé (HAS), trois représentants de l'intersyndicale de Boiron (CFDT, CFE-CGC, FO) se sont rendus devant l'Élysée le 27 mai. Entre leurs mains, 2 000 lettres signées par des salariés inquiets pour l'avenir de leurs emplois. Les représentants syndicaux estiment, comme la direction de Boiron, que ne plus rembourser l'homéopathie serait « un non-sens économique pour la France », qui générerait pour les salariés du groupe « une perte de pouvoir d’achat et une grande précarité ». Alors que les ventes de Boiron subissent déjà un sérieux ralentissement ces derniers mois, le laboratoire lyonnais estime en effet que le déremboursement le contraindrait à se séparer de 1 300 de ses 2 600 salariés français.
Mais le « chantage à l'emploi » est une stratégie qui ne suscite pas l'adhésion de tous les experts du secteur de la santé. Alors que 900 salariés de Boiron auraient plus de 55 ans, l'économiste Frédéric Bizard, auteur d'une tribune publiée le 27 mai dans « Le Monde », estime que Boiron « se trompe de ministère ». Pour ce spécialiste des questions de protection sociale et de santé, « il faut dérembourser l’homéopathie sans en condamner l’usage ». Évoquant la politique du médicament dans son ensemble et les contraintes actuelles concernant les dépenses publiques, Frédéric Bizard regrette que Boiron « ne cherche plus à contester le bien-fondé du déremboursement, mais à influencer les pouvoirs publics en jouant sur les conséquences économiques possibles de la décision ».
Si, contrairement à leurs attentes, ils n'ont pas été reçus le 27 mai à l'Élysée, les membres de l'intersyndicale Boiron peuvent se satisfaire d'une autre nouvelle. Dans un courrier daté du 23 mai, que l'AFP a pu consulter, le ministère de l'Économie et des Finances affirme « rester attentif aux impacts possibles (du déremboursement) sur l'entreprise ». Alors que la HAS aurait prononcé un avis défavorable, Bercy préciserait dans cette lettre que le ministère de la Santé pourrait « éventuellement » opter pour une modulation du taux de remboursement, plutôt que de le supprimer totalement.
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