L'enquête annuelle sur l'emploi dans les entreprises du médicament montre que « l'érosion des effectifs marque le pas », pour la première fois depuis 2007.
Selon les estimations du LEEM pour 2016, le secteur pharmaceutique afficherait une légère reprise de l'emploi à +0,2 %. Les dernières statistiques consolidées datent du 31 décembre 2015 : 98 690 collaborateurs recensés, en baisse de 0,1 % par rapport à 2014.
L'industrie du médicament réalise environ 10 000 recrutements par an en moyenne depuis 10 ans et 45 % des entreprises du secteur affichent une progression de leurs effectifs en 2015. Le LEEM souligne néanmoins des situations contrastées en fonction des familles de métiers. La production représente 44 % des effectifs (43 666 personnes), en augmentation de 2,3 % par rapport à 2014. En revanche, les effectifs de commercialisation-diffusion enregistrent la plus forte baisse (-4,2 %) avec 24 682 collaborateurs. La R & D représente 14 % des effectifs avec 13 311 collaborateurs (-3,5 %).
Le LEEM reste inquiet quant à « l'environnement économique marqué par des mécanismes de régulation particulièrement contraignants » qui rend « de plus en plus difficile pour nos entreprises de poursuivre la nécessaire transition de leur modèle économique, scientifique et industriel tout en préservant leurs effectifs ». Le syndicat craint également « des difficultés à capter les productions d'avenir » à cause de la perte d'attractivité industrielle de la France face à des pays plus attractifs, notamment en termes d'accès au marché, et plus généralement « du fait d'une politique du médicament pénalisante ». En outre, le LEEM souligne le nombre soutenu de plans de sauvegarde de l'emploi (PSE) : 27 en 2014 sur 3 717 postes, 20 en 2015 sur 1 560 postes, 13 en 2016 sur 1 715 postes.
Le directeur général du LEEM, Philippe Lamoureux, a rappelé hier, lors d'une table ronde de l'industrie pharmaceutique à l'Assemblée nationale, le retard de la France dans les médicaments issus des biotechnologies. Le directeur général de Guerbet, Yves Lépine, a confirmé en soulignant que la France était passée de 1er à 4e producteur européen de médicaments entre 2008 et aujourd'hui : « ce sont des milliers d'emplois que l'on a laissés filer ». Il propose de « changer la gouvernance du médicament et en confier la gestion au Premier ministre ».
Industrie pharmaceutique
Gilead autorise des génériqueurs à fabriquer du lénacapavir
Dans le Rhône
Des pharmacies collectent pour les Restos du cœur
Substitution par le pharmacien
Biosimilaires : les patients sont prêts, mais…
D’après une enquête d’UFC-Que choisir
Huit médicaments périmés sur dix restent efficaces à 90 %