On dit Big Pharma aujourd’hui avec une grimace, comme on dit Big Brother : pourquoi cette défiance ?
Les laboratoires pharmaceutiques, et en particulier les grands groupes, sont un peu trop facilement taxés de cynisme. Leurs enjeux financiers seraient incompatibles avec l’intérêt des patients ? Concrètement, nos impératifs de profit feraient passer le patient au second plan. Pourquoi l’industrie pharmaceutique traine-t-elle le fardeau de cette image négative ? Pourquoi ces a priori négatifs ? Alors que, curieusement, on observe qu’il ne viendrait à personne l’idée d'accuser les compagnies aériennes de faire passer leurs bénéfices et le bonus de leurs dirigeants avant la sécurité des personnes transportées. La sensibilité de l’opinion aux problématiques de santé n’explique pas tout. Un fossé s’est creusé entre la réalité de notre engagement au service de la santé et l’image que le public a de notre industrie et de ses acteurs au quotidien. Nous avons nos torts. Nous ne savons pas bien dire ce que nous faisons chaque jour ni défendre la sincérité de nos engagements. Nous ne savons pas valoriser nos actions. Nous ne savons pas assumer nos résultats et le respect de nos obligations vis-à-vis de nos actionnaires tout en faisant comprendre une chose simple : le prix du médicament doit mathématiquement inclure celui de toutes les années de recherche qu’on a dû financer pour le mettre au point.
Si nous sommes coupables, c’est « de ne pas savoir nous expliquer ». Nous laissons dire avec une élégante retenue qui, au final, nous discrédite. On a ainsi beaucoup parlé du Mediator - affaire majeure mais isolée - et pas assez de la fausse crise du Furosémide qui a généré une remise en cause du statu quo et la création de nouveaux services pour aider les seniors à mieux gérer leur santé. Parce que le marché des génériques aux États-Unis enregistre une décroissance inattendue, le cours de l’action Teva a subi cet été une chute brutale. En quoi cela devrait-il modifier notre action, l’état d’esprit de nos équipes et affecter les perspectives prometteuses de nos programmes de recherche en neurosciences… ? En rien. Penser que Paris puisse tousser parce que Wall Street s’est enrhumé est une vue de l'esprit. Notre large gamme de médicaments qui associe médicaments de spécialités et génériques permet de faire face aux aléas cycliques de certains domaines thérapeutiques. Et surtout, le « court-termisme » de la finance spéculative n’a rien à voir avec le temps long sur lequel reposent nos fondamentaux.
D’abord établir la confiance
Résoudre la seule problématique de l’efficacité du traitement est aujourd’hui insuffisant, il faut continuer à aller au-delà : étudier comment il impacte la vie des gens : des patients, et aussi de leurs proches et de ceux qui les soignent, pour qu’ils puissent vivre des jours meilleurs.
Je suis convaincu qu’il en va de la plupart des autres groupes pharmaceutiques comme de Teva. Si le système de santé français, probablement, le plus strict au monde à l’égard des industriels, ne peut garantir l’absence totale de dérive, nous adhérons aux règles de l’éthique la plus exigeante. Cette éthique structure la mission de femmes et d'hommes qui travaillent chaque jour à mériter, en toute transparence, la confiance des patients, en étroite collaboration avec les médecins, et avec les pharmaciens qui sont en charge du conseil de premier recours pour tous nos concitoyens.
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