La journée de l’automédication est l’occasion pour les laboratoires de rappeler l’importance de ce segment officinal. Pour les produits à base de codéine, le rôle conseil du pharmacien est cependant remis en question par la récente obligation de prescription.
Chaque année, la Selfcareday, ou Journée de l’automédication, permet aux 33 laboratoires adhérents de l'Association française de l'industrie pharmaceutique pour une automédication responsable (AFIPA) de souligner le poids de cette prise en charge spécifique du patient. L’AFIPA rappelle ainsi que chaque Français dépense en moyenne 32,10 euros, par an, en automédication. On est loin des 45,80 euros déboursés par habitant, en moyenne, en Europe. De fait, le prix moyen d’un médicament d’automédication est de 4,69 euros en France quand il atteint 6,16 euros en moyenne en Europe.
D’après les observations de l’AFIPA, le marché de l’automédication est loin d’être saturé dans l’Hexagone, 90 molécules pourraient ainsi devenir accessibles sans prescription si la France s’alignait sur ce qui est pratiqué chez ses voisins européens. Du reste, plus de 1,5 milliard d’euros d’économies pourraient être réalisées chaque année en développant l’automédication.
Ces projections risquent cependant d'être hypothéquées par le récent arrêté de la ministre de la Santé rendant tous les médicaments contenant de la codéine, du dextrométhorphane, de l'éthylmorphine ou de la noscapine disponibles uniquement sur ordonnance.
L’AFIPA prend acte de cette décision ministérielle. Elle n’en souligne pas moins que cette décision « prive les patients d’une grande partie des traitements efficaces pour la toux sèche et aiguë disponibles en automédication ». Les fabricants rappellent que les cas qui ont poussé à cette décision « relèvent d’usages détournés et donc non conformes au bon usage d’un médicament ». « Ces pratiques peuvent malheureusement concerner aussi bien des produits d’automédication que des produits sur prescription médicale obligatoire », poursuit l’AFIPA précisant qu’elles ne doivent « en aucun cas être assimilées à une démarche d’automédication sûre et responsable, qui implique de respecter les consignes mentionnées clairement dans les notices et rappelées par le pharmacien lors du passage devant le comptoir. »
L’AFIPA rappelle qu’en termes d’automédication, un Français sur deux demande conseil à son pharmacien. En ce qui concerne les produits à base de codéine, environ 15 millions de boîtes ont été délivrées hors prescription entre avril 2016 et avril 2017 pour 14,5 millions, un an auparavant.
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