Cosmétique ou dermocosmétique ? Le marché comprend, dans les deux cas, à la fois les produits d’hygiène, de soin du visage et/ou du corps, les solaires, les capillaires, les parfums, le maquillage…
Pour son enquête menée en 2014 sur le marché dermocosmétique, le groupe Xerfi explique avoir fait le choix d’un périmètre de « produits répondant à des problèmes spécifiques (peaux sèches, acné, pellicules, vieillissement, etc.) (…) pouvant être prescrits (non remboursés) par un médecin, un dermatologue par exemple ». Fin 2014, Xerfi soulignait que le marché français des dermocosmétiques était en hausse depuis dix ans et présentait un chiffre d’affaires de près de 2 milliards d’euros. Pour cette même année, l’association européenne des industriels du secteur, Cosmetics Europe, fait état d’un marché de la cosmétique en France de 10,8 milliards d’euros. Le périmètre choisi par Xerfi pour la dermocosmétique représenterait donc moins de 20 % du marché français de la cosmétique. Au niveau mondial, le ratio est très différent d’après L’Oréal. Il ne représenterait que « 3,5 % du marché mondial de la beauté » mais il est bien plus dynamique que le marché global de la beauté, grâce à « la vitalité de l’Europe de l’Ouest et l’accélération des nouveaux marchés, en particulier la Chine et l'Amérique latine ».
Le marché mondial de la cosmétique reste néanmoins soutenu, avec de fortes progressions en Asie et une stabilité des marchés matures. La France se démarque en 2016 avec une baisse de 3 % des ventes en distribution sélective, selon le cabinet NPD Group. Les chiffres globaux pour l’année passée ne sont pas encore connus, mais les analystes remarquent que le marché français a subi la désaffection des touristes à la suite des attentats, en particulier la région parisienne. De même, dans une étude sur « la distribution des parfums et cosmétiques », le groupe Xerfi, en mai 2016, met en avant un « premier semestre plus décevant que prévu » et prévient que « le ralentissement anticipé de la consommation au troisième trimestre laisse augurer une fin d’année bien terne ».
Un marché qui profite aux pharmacies
Néanmoins, les pharmacies pourraient tirer leur épingle du jeu. Une étude présentée en octobre 2016 par le cabinet Kantar Worldpanel note en effet que, au cours des cinq dernières années, le nombre d’acheteurs de produits d’hygiène et de beauté en pharmacie n’a cessé de progresser, avec un taux de pénétration passant de 28 % en 2011 à 29,9 % en 2016. Cette augmentation s’accompagne d’une hausse de la fréquence et de la valeur des achats, passant de 62,80 euros en moyenne en 2011 à 69,30 euros en 2016. Interrogés, les clients font valoir leur choix pour la pharmacie en soulignant « la qualité des produits », des références adaptées « aux peaux fragiles » et le « bon rapport qualité-prix ».
En 2015 (derniers chiffres consolidés disponibles), le marché mondial des cosmétiques a atteint les 203 milliards d’euros (+3,9 %), suivant la même tendance depuis une dizaine d’années. En Europe, le marché s’élève à 77 millions d’euros selon Cosmetics Europe, dont 11,3 milliards d’euros pour la France, qui se positionne désormais derrière le Royaume-Uni (12,5 milliards d’euros), l’Allemagne restant en tête (13 milliards d’euros). Les soins de la peau affichent les plus fortes ventes des cosmétiques, devant les capillaires, les parfums et le maquillage. Des différences de consommation se font néanmoins sentir d’un pays à l’autre. Ainsi, les Britanniques achètent deux fois plus de maquillage et consomment à peine plus de parfum que les Françaises qui, elles, sont particulièrement friandes de crèmes anti-âge.
Numéro 1 à l'export
La Fédération des entreprises de la beauté (FEBEA) souligne que les produits de soins et beauté sont les plus consommés en France (24,8 %), devant les parfums (20 %), les produits d’hygiène (19,6 %) et les capillaires (18,4 %). Elle ajoute que la France reste le leader mondial des cosmétiques en termes d’exportations : 11,8 milliards d’euros de ventes dans le monde, dont 5,8 milliards en Europe en 2014. Leader du marché mondial de l’hygiène et la beauté, L’Oréal cumule le succès de marques reconnues, telles que Vichy, La Roche-Posay, SkinCeuticals, Roger & Gallet et Sanoflore, pour ne citer que celles disponibles « dans les circuits de santé ». Réunies dans sa division « Cosmétique Active » qui est, selon l’entreprise, synonyme de dermocosmétique, ces marques ne représentent pourtant que 7,5 % du chiffre d’affaires de L’Oréal en 2015 (25 milliards d’euros), loin derrière la division « Produits grand public » (Maybelline, Garnier, Nyx, etc.) qui draine 48,7 % de ses revenus.
En France, seuls les Laboratoires Pierre Fabre peuvent se prévaloir d’une offre aussi riche, à la différence qu’elle se positionne exclusivement sur le réseau officinal avec sa division « Dermo-cosmétique » (A-Derma, Ducray, Avène, Élancyl, Klorane, Galénic, René Furterer). Un positionnement qui lui permet de se placer, selon son site Internet, numéro 1 en Europe et « numéro 2 mondial du marché dermo-cosmétique avec un chiffre d'affaires de plus d'un milliard d'euros à travers 130 pays ».
Le classement mondial des fabricants de cosmétiques pour l’année 2015, établi par la revue quotidienne professionnelle de la mode féminine « Women’s Wear Daily » (considérée comme la bible du secteur), place le Britannique Unilever en 2e position derrière L’Oréal, suivi des Américains Procter & Gamble et Estée Lauder (États-Unis), puis du Japonais Shiseido.
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