EN RÉGRESSION ! C’est la première fois que cela arrive depuis son lancement en 1999. Le marché du générique perd 3 % en volume avec 614 millions de boîtes vendues au cours de l’année 2011, pour un chiffre d’affaires de 2,6 milliards d’euros. Même si le quart des unités vendues sont des génériques, cette chute inquiète fortement les fabricants membres du GEMME. Pour l’association, cette baisse est multifactorielle.
« Cette baisse de 3 % nous inquiète fortement, surtout en regard d’importances échéances brevetaires en 2011 », note Catherine Bourrienne-Bautista, déléguée générale du GEMME. Les causes sont multiples. « L’environnement global n’est pas favorable au médicament et entraîne un effet collatéral sur le générique. À cela s’ajoutent des retraits du marché importants, tels que les médicaments contenant du dextropropoxyphène et le buflomédil. L’effet des déremboursements n’est pas anodin non plus, tout comme le développement de l’usage de la mention non substituable sur les ordonnances. »
Reports de prescription.
Maurice Tisler, pharmacien titulaire à Saint-Aulaire (Corrèze) insiste également sur les reports de prescription lorsqu’une molécule tombe dans le domaine public. « La disparition des médicaments à base de dextropropoxyphène joue énormément puisqu’ils étaient génériqués. Dans mon officine, je suis peu confronté à l’usage de la mention NS, en revanche je vois nombre de reports de prescription sur des médicaments non génériqués lorsqu’une molécule perd son brevet. » Un changement sur les ordonnances que le pharmacien repère généralement six à huit mois avant la perte du brevet. Pour Maurice Tisler, le problème vient de l’arrêt de la promotion par les laboratoires des médicaments qui perdent leur brevet, au profit de molécules plus récentes et dont le brevet est toujours actif. Les officinaux n’ont aucune possibilité d’intervention dans de tels cas. « Je joue le jeu du générique, mon taux de substitution est supérieur à 80 %, bien que je sois à la campagne et que mes patients sont pour beaucoup des personnes âgées », précise l’officinal.
Un taux de prescription très honorable car, au niveau national, il est passé sous le seuil des 70 % en 2011 après avoir dépassé les 80 % en 2009. Pour le GEMME, ce fléchissement « accentue notre retard sur les autres pays européens » dont les économies collectives atteignent près de 4 milliards d’euros. En France, ces économies sont de 2 milliards d’euros en 2011 et de plus de 10 milliards depuis 2000. Le GEMME appelle à la mise en place de nouvelles mesures incitatives : campagne de communication vers les généralistes et le grand public, développement du P4P des médecins ou d’un budget de prescription individuel, renforcement de la réglementation sur l’usage de la mention non substituable, et élargissement du répertoire aux sprays et antiasthmatiques.
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