Pour la première fois depuis le début de l'affaire Lévothyrox, la filiale française du laboratoire fabricant Merck KGaA a réuni la presse, ce matin, pour décortiquer les événements passés et à venir. Et souligner que l'ancienne formule du Lévothyrox est amenée à disparaître prochainement.
Rappelant que la nouvelle formulation n'avait qu'un but, offrir un produit plus stable à tous les patients, Thierry Hulot ne nie pas pour autant les difficultés rencontrées par certains patients avec le changement de formule de Lévothyrox. Le directeur général de Merck Serono, la filiale française de l'allemand Merck KGaA, souligne avoir répondu présent à toutes les demandes des autorités françaises : changement de formulation, plan de communication dans les limites réglementaires, importation de l'ancienne formule (Euthyrox)… « Les autorités sanitaires craignaient que des patients cessent de prendre leur médicament, face à l'absence d'alternative thérapeutique. »
Merck a importé 200 000 boîtes à partir du 2 octobre et annonce une seconde vague d'importation de même taille dans les jours qui viennent. Cependant, il rappelle que la solution est très temporaire et que le défi reste d'accompagner les patients concernés vers une alternative pérenne. Car l'ancienne formule devrait disparaître définitivement d'ici à la fin de l'année 2018. L'AMM pour le Lévothyrox nouvelle formule est en effet en cours d'instruction au niveau européen et en Suisse (qui sera le prochain pays à passer à la nouvelle formule). Une fois accordée, cette AMM annulera automatiquement celle de l'ancienne formule qui ne sera donc plus fabriquée. En attendant, le laboratoire répondra à la demande française en Euthyrox, bien que chaque importation lui coûte « extrêmement cher ». Pour une délivrance optimale, Thierry Hulot appelle « mes confrères pharmaciens à commander l'Euthyrox auprès de leur grossiste uniquement lorsqu'ils ont une ordonnance entre les mains » et répète à l'intention des patients : « l'ancienne formule ne sera pas éternelle ».
Un rappel utile au lendemain de la décision du Conseil d'État qui a donné raison au gouvernement face à un homme traité par Lévothyrox qui avait saisi la justice administrative pour obtenir le retour de l'ancienne formule. Déjà débouté par les juges des référés du tribunal administratif de Paris et de la cour d'administrative d'appel, le plaignant n'a pas eu de « difficultés à se procurer » de l'Euthyrox, a souligné le Conseil d'État. Il ajoute que la ministre de la Santé a bien respecté « le droit de toute personne de recevoir (...) les traitements et les soins les plus appropriés à son état de santé ».
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