Il apparaît de plus en plus compliqué de s’y retrouver dans les multiples actions en justice intentées dans le cadre de l’affaire Lévothyrox. Dernier mouvement en date dans ce domaine, celui du juge des référés du tribunal de grande instance de Lyon, qui n’a pas donné suite, jeudi dernier dans le cadre d’un référé expertise, aux demandes de communication de pièces et d’expertises de l’association Vivre sans thyroïde. Pour Merck Santé, filiale française du groupe allemand Merck KGaA, cette décision s’appuie sur « l’absence de motifs légitimes à agir des demandeurs ». Selon Florent Bensadoun, directeur juridique de Merck France, « le juge confirme par ailleurs que les tests pharmacologiques sollicités par les demandeurs dans le cadre de l’expertise ont déjà été effectués par l’ANSM et n’auraient ainsi aucune utilité ».
Merck dément
Au-delà de cette décision, le laboratoire tient à revenir sur un contexte particulier où se succèdent « de prétendues révélations erronées et trompeuses ». Concernant la présence de nanoparticules et de métaux lourds dans la nouvelle formule du Lévothyrox (lévothyroxine), Merck souligne que l’auteur de ce rapport « auquel personne n’a eu accès » a dû lui-même « minimiser la portée de ses révélations ». Le laboratoire dément « formellement » la présence de nanoparticules, que ce soit dans l’ancienne ou la nouvelle formule du Lévothyrox. De même, l’analyse de l’ensemble des métaux lourds montre que « tous les contrôles se sont révélés conformes aux spécifications ».
Merck France dément tout aussi formellement que l’acide citrique, aux doses utilisées dans la nouvelle formule, dégrade la lévothyroxine. Au contraire, « l’acide citrique aux doses utilisées dans la nouvelle formule du Lévothyrox, combinée avec le mannitol, permet de garantir une meilleure stabilité », études de stabilité et de bioéquivalence à l’appui ! En outre, le laboratoire précise, comme l'a déjà fait le Dr Amine Umlil, à l’origine de ces affirmations sur l’acide citrique, que ce scientifique n’a jamais été salarié de Merck en France.
Brevet
Par ailleurs, Merck France tient à rappeler qu’il ne commercialise aucune spécialité à base de lévothyroxine aux États-Unis, contrairement à ce qu'affirme Me Christophe Léguevaques sur son site, information relayée par la suite par l’ancien député Gérard Bapt. En revanche, le groupe précise que la nouvelle formule du Lévothyrox est en cours d’évaluation par l’agence du médicament américaine (FDA). Enfin, il souligne que le principe actif du Lévothyrox est dans le domaine public depuis de nombreuses années. Le nouveau brevet, déposé pour protéger l’ensemble de la nouvelle formule, n’empêche pas d’autres laboratoires de développer leur propre formule à base de lévothyroxine, tant qu’elle répond « aux standards de stabilité définis par l’ANSM ». Preuve en est : « Il existe aujourd’hui cinq alternatives thérapeutiques en France pour les patients souffrant de troubles thyroïdiens et une AMM vient d’être annoncée pour une sixième ».
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