FORTE de 1 500 employés, l’usine Lilly de Fegersheim, à côté de Strasbourg, est le plus gros site mondial de production du groupe pharmaceutique américain. Il y produit notamment toute son insuline injectable. S’il n’a aucun mal à trouver des pharmaciens (voir encadré), la situation est très différente au niveau des techniciens et des agents de production, avec de nombreux postes qui ne trouvent pas preneurs. « Au même titre que les industriels de l’automobile ou de la métallurgie, nous souffrons de la mauvaise image de l’industrie chez les jeunes », explique Damien Weltzer, directeur de production du groupe et vice-président de l’Institut Lilly. En partenariat avec l’IFOP, l’institut Lilly a effectué des enquêtes en profondeur sur la manière dont les étudiants et les lycéens voient le monde industriel. « Ils en ont une image faussée et vieillie, associée à l’idée de pénibilité, de forte hiérarchie et de faible rémunération », constate l’institut en présentant, il y a quelques jours à Fegersheim, les résultats de cette étude.
« Si nous voulons assurer l’avenir de l’industrie, poursuivent les responsables de l’IFOP et de l’institut, nous devons changer notre discours auprès des jeunes : ils sont sensibles à l’hygiène, à la propreté, à la technicité et à la robotisation, mais ils ignorent en général ce qu’est une usine moderne. » À l’issue des premiers échanges avec des groupes de lycéens âgés de 15 à 18 ans, l’institut Lilly les a d’ailleurs emmenés visiter l’usine… d’où ils sont ressortis avec une image radicalement différente de celle qu’ils en avaient avant d’y venir. Préférant parler d’« entreprises industrielles » plutôt que d’ « industries », les responsables du secteur devraient aussi mettre en avant « la sécurité des conditions de travail, mais aussi la sécurité offerte par des emplois stables et bien rémunérés » pour attirer des jeunes. « Ils ne connaissent le monde industriel qu’à travers les médias et la télévision, constatent l’IFOP et l’institut Lilly, et nous devons leur présenter franchement les réalités de notre secteur, sans oublier qu’ils ne supportent ni le mensonge ni l’injustice. »
Au-delà de ces enquêtes, qui déboucheront sur le lancement de nouvelles actions de sensibilisation, l’institut Lilly a organisé, à l’issue de sa présentation, un speed dating qui a permis à une trentaine de lycéens d’une classe de STI (sciences et technologies de l’industrie) de rencontrer des responsables de l’usine pour aborder avec eux leur future orientation professionnelle.
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