Le thème de l’observance prend de l’ampleur depuis la loi HPST et les nouvelles missions confiées aux pharmaciens, mais aussi parce que tous les acteurs de la chaîne du médicament s’y engagent. À l’heure où les autorités sanitaires commencent à imposer des contrats de performance aux laboratoires, ces derniers ont tout intérêt à ce que leurs médicaments soient administrés correctement et créent des outils pour améliorer l’observance. Pfizer, Biogaran, Bayer et bien d’autres sont très présents sur la problématique. Teva en particulier a lancé le programme de prévention Marguerite pour améliorer l’observance des personnes âgées vivant à leur domicile et réduire les risques liés à la polymédication. Le syndicat des entreprises du médicament (LEEM) a aussi lancé, en mai dernier, un programme de lutte contre l’iatrogénie médicamenteuse chez la personne âgée, « responsable de 128 000 hospitalisations par an, dont un quart serait évitable ». Il s’inscrit dans le cadre des mesures de lutte contre l’iatrogénie définies par le ministère de la Santé lors de la fixation de l’ONDAM (objectif national des dépenses d’assurance-maladie) 2015.
Aides techniques
Les groupements de pharmaciens sont aussi investis, comme Giropharm et ses pharmaciens investigateurs qui mènent des enquêtes de terrain sur les traitements et leur suivi, les résultats étant analysés et envoyés aux laboratoires partenaires. Le réseau propose régulièrement des opérations liées à l’amélioration de l’observance, comme en avril avec une formation pour les officinaux, déclinée dans 24 villes françaises, sur l’éducation à l’automesure tensionnelle et aux règles d’hygiène et de diététiques des hypertendus, et en septembre une formation des équipes aux « causes et manifestations du manque d’adhésion aux traitements ». Pour l’Organisation mondiale de la santé (OMS), « résoudre le problème de la non-observance thérapeutique représenterait un progrès plus important que n’importe quelle découverte médicale ». Car selon différentes études, le taux moyen de l’observance des malades chroniques se situerait entre 40 et 50 % et le coût de la non-observance est évalué entre 2 et 9 milliards d’euros par an. « L’observance est un défi pour la santé publique et un enjeu pour les dépenses de santé », explique Christophe Koperski, président de la commission Exercice professionnelle de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF).
D’où les nombreux projets qui ont vu le jour ces dernières années, notamment au sein des Unions régionales des professions de santé (URPS) pharmaciens. Différents outils peuvent aider le patient à suivre son traitement, comme la préparation des doses à administrer (PDA), les rappels par le biais de SMS, d’applications mobiles, d’objets connectés comme les piluliers intelligents… Des aides techniques utiles qui ne remplacent pas le dialogue et des solutions au cas par cas en fonction des causes de l’inobservance.
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