Pour la première fois, un anticancéreux ciblant des tumeurs à profil génétique spécifique a été autorisé, en l'occurrence par l'Agence américaine du médicament (FDA). Jusqu'alors, les indications de ces traitements visaient l'organe atteint et non le type de tumeurs.
Le Keytruda (pembrolizumab), de l'Américain Merck & Co, déjà indiqué dans le mélanome, le cancer avancé du poumon, de la tête et du cou et dans le lymphome d'Hodgkin, vient de recevoir une autorisation de mise sur le marché pour traiter des tumeurs aux traits génétiques particuliers détectables par des biomarqueurs. « Jusqu'à maintenant, la FDA approuvait des thérapies contre le cancer en fonction de l'organe touché initialement, comme le poumon ou le sein », détaille le Dr Richard Pazdur, du centre d'évaluation des médicaments de l'agence américaine. Pour la première fois, l'approbation porte sur « un traitement sur la base de biomarqueurs de la tumeur et non de l'organe affecté ».
Le Keytruda est donc autorisé, après avoir suivi une procédure accélérée, pour traiter des tumeurs chez les enfants et les adultes, inopérables et porteuses de caractéristiques génétiques dites MSI-H et dMMR, qui affectent fréquemment le colon, les tissus endométriaux et gastro-intestinaux, mais pouvant aussi survenir dans les cancers du sein, de la prostate, de la vessie et de la glande thyroïde. Il est aussi indiqué dans le cancer colorectal continuant à progresser après une chimiothérapie. Merck & Co indique que la FDA a également accepté d'étudier une application de licence biologique supplémentaire pour Keytruda, pour les patients avec un adénocarcinome gastrique ou de la jonction oeso-gastrique récurrent ou avancé, et annonce une décision des autorités sanitaires aux alentours du 22 septembre prochain.
En France, le Keytruda est indiqué chez les patients atteints d'un mélanome avancé (non résécable ou métastatique). Cet anticorps monoclonal anti PD-1 a d'abord été disponible sous le statut d'autorisation temporaire d'utilisation (ATU). Il a obtenu son AMM européenne le 17 juillet 2015 et est inscrit sur la liste des spécialités agréées aux collectivités, avec prise en charge en monothérapie dans le traitement des patients adultes atteints d'un mélanome avancé (non résécable ou métastatique) depuis janvier dernier.
Avec l'AFP.
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