« NOUS SOMMES dans la continuité de notre processus. Nous avons lancé, il y a un an, une démarche pour faire face à un vrai problème de disponibilité de nos produits et l’appel d’offres entrait dans cette démarche », indique Jean-François Chambon, directeur des affaires publiques et de la communication de Roche France.
En janvier 2010, le laboratoire suisse affirmait recevoir jusqu’à 1 000 appels par mois concernant un problème de disponibilité de ses médicaments. Des produits spécifiques dans le sens où ce sont pour la plupart des sorties de la réserve hospitalière, relevant donc d’une prescription hospitalière initiale, de faible rotation, à un coût élevé et exigeant des conditions de traitement particulières (chaîne du froid notamment). « Les patients n’avaient pas leurs produits, le manque était indiqué comme étant du fait du fabricant et la logistique, la gestion des appels, la distribution nous ont posé des problèmes organisationnels. Notre objectif était donc de résoudre ce problème, de trouver un dispositif permettant la disponibilité et la distribution dans de bonnes conditions de délais et de qualité », explique Jean-François Chambon.
Au plus fort de la crise, le laboratoire n’a pas hésité à envoyer le produit manquant dans une glacière, par taxi, au fin fond de la Bretagne ! Mais, depuis janvier 2010, cet appel d’offres a eu le mérite de pousser le laboratoire et les grossistes-répartiteurs à travailler ensemble pour trouver des solutions. « Le niveau d’échange que nous avons avec les grossistes-répartiteurs nous laisse espérer que le dispositif peut être amélioré. Nous vérifions actuellement avec les autorités ce qu’il est possible de mettre en place pour améliorer la traçabilité. »
Tout n’est pas réglé.
Des discussions qui ont poussé le laboratoire à abandonner la piste de la sélection d’un ou de plusieurs grossistes-répartiteurs pour la distribution de ses médicaments. Les réactions inquiètes de la ministre de la Santé de l’époque, Roselyne Bachelot, de l’Ordre des pharmaciens, de la Chambre syndicale de la répartition pharmaceutique, des représentants des pharmaciens, des autorités de santé ont également interpellé les dirigeants de Roche. « Cependant, tout le monde a reconnu que notre démarche avait permis de mettre sur la table un problème de santé publique. Nous essayons de mettre en place un dispositif qui nous garantit que les obligations de service public du système de répartition français sont respectées. Les plus gros réseaux de répartition s’organisent actuellement pour mieux gérer ces produits et pouvoir les fournir dans le délai imparti, à savoir dans les 24 heures. »
Aujourd’hui, plusieurs mois de travail et de discussions ont permis aux différents acteurs d’arriver à « une meilleure communauté de points de vue et d’analyse ». Pour autant, les dysfonctionnements concernant la disponibilité des médicaments de Roche n’ont pas totalement disparu, bien qu’une amélioration soit sensible. « Nous ne sommes plus dans le plus fort de la crise avec 1 000 appels par mois ; j’ai moi-même pris des patients au téléphone pour les rassurer, leur envoyant immédiatement leur médicament. À ma connaissance, il n’y a jamais eu de rupture de traitement, nous avons toujours réussi à gérer la distribution en urgence. »
Le travail continue donc en direct avec les acteurs incontournables de la répartition et avec les autorités de santé. Le laboratoire se montre confiant : « Les choses vont bouger ! »
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