AVEC un marché du remboursable stagnant entre +0,6 et +0,9 %, chiffre bien inférieur au seuil de +1,4 % fixé par la loi de financement de la Sécurité sociale, l’année 2008 a été sombre pour les industriels du médicament. Néanmoins, « la crise que nous traversons aujourd’hui est bien plus structurelle que conjoncturelle », indique le président du LEEM. Car le secteur est en mutation. Fini le modèle économique basé sur les blockbusters chimiques ; place aux génériques, aux médicaments issus de la biotechnologie et aux produits d’automédication. S’ajoutent à cette transformation une sévérité accrue de l’accès au marché et une médecine de plus en plus individualisée.
Pour autant, la crise économique et financière actuelle touchera le secteur. « Parce qu’elle aura un impact sur les comptes de la Sécurité sociale (un point de masse salariale en moins c’est 1,9 milliard d’euros de cotisations de moins, tous risques et tous régimes confondus). Parce qu’elle va rendre plus prégnante l’exigence de maîtrise des dépenses. Et parce que la situation de l’emploi risque de s’aggraver dans le secteur », explique Christian Lajoux. Les prévisions 2 009 ne sont guère encourageantes : +1 % pour le marché remboursable, +2 % au total. C’est pourquoi le LEEM appelle à « faire de notre pays une des grandes nations stratégiques de demain dans les sciences du vivant » et demande au gouvernement la tenue prochaine d’un Conseil stratégique des industries de santé (CSIS) « centré sur le développement et les synergies de recherche publique et privée, notamment dans les biotechnologies ». Car les entreprises du médicament veulent « prendre toute leur part du programme de relance », considérant que « la santé et le médicament font partie des solutions de sortie de crise ».
Pour cela, la branche pharmaceutique française doit réussir sa mutation, se repositionner en termes de recherche et production et créer un véritable partenariat avec l’État. Prêt à relever ces défis, Christian Lajoux voit les entreprises du médicament comme un moteur d’innovation : « Notre secteur d’activité est plus que jamais un secteur d’avenir. »
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