Le psoriasis touche 2 à 3 % de la population. Dans ses formes sévères, les plaques peuvent atteindre plus de 30 % de la surface corporelle et toucher des zones sensibles : cuir chevelu, ongles, plantes des pieds, parties génitales. Cette maladie inflammatoire peut également être associée à une atteinte articulaire.
L'arsenal thérapeutique actuel permet de traiter le psoriasis de façon efficace. En cas d'échec du méthotrexate (première intention), les dermatologues disposent d'un large choix de médicaments : apremilast, anti-TNFα (etanercept, adalimumab, infliximab, certolizumab…) et anticorps monoclonaux ciblant les interleukines IL-12/IL-23, IL-17 et IL-23. Des molécules récentes sont disponibles pour les patients adultes atteints de psoriasis en plaques chronique modéré à sévère. C'est notamment le cas de Taltz (ixékizumab) qui a obtenu une AMM dans cette indication en 2016. Cet anticorps monoclonal bloque l'interleukine IL-17A responsable du psoriasis et inhibe ainsi la prolifération et l'activation des kératinocytes. En 2018, Taltz a bénéficié d'une extension d'indication dans le traitement du rhumatisme psoriasique.
Dans le psoriasis en plaques modéré à sévère, Taltz 80 mg peut être prescrit après échec à au moins deux traitements parmi les médicaments systémiques non biologiques et la photothérapie. Et uniquement, aux patients ayant une forme étendue et/ou un retentissement psychosocial important. Taltz 80 mg (solution injectable par voie sous-cutanée via une seringue ou un stylo prérempli) suit un protocole d'administration bien défini. Lors de la phase d'induction (12 semaines), le patient bénéficie d'abord de 2 injections sous-cutanées (soit 160 mg). Puis, d'une injection de 80 mg toutes les 2 semaines jusqu'à la douzième semaine. Durant la phase d'entretien, les injections sont effectuées toutes les 4 semaines. « Dans la mesure où le psoriasis est une maladie chronique, les injections d'ixékinumab doivent être effectuées, toutes les 4 semaines, à vie », précise le Dr Thierry Passeron, chef du service de dermatologie du CHU de Nice.
Une efficacité rapide
Taltz bénéficie d'un vaste programme d'essais cliniques (UNCOVER) qui a permis d'évaluer l'efficacité et la sécurité de cette biothérapie versus placebo et versus un récepteur soluble du TNFα : l'etanercept. Une autre étude de phase IV multicentrique, randomisée, en double aveugle (baptisée IXORA-R) a comparé, pour sa part, l'efficacité et la sécurité d'ixékizumab versus l'anti IL-23/p19 guselkumab (Tremfya), sur 24 semaines, auprès de 1 027 patients atteints de psoriasis en plaques modéré à sévère (après échec d'au moins 2 traitements non biologiques et la photothérapie). Les résultats à 12 semaines montrent que 41,3 % des patients traités par ixékinumab ont obtenu un blanchiment complet de leurs lésions contre 24,9 % des patients sous guselkumab. Les deux molécules ont présenté un bon profil de tolérance. « L'ixékinumab agit plus rapidement que le guselkumab sur les lésions psoriasiques. Mais le guselkumab reste un produit très efficace. L'ixékinumab peut être privilégié pour les patients qui attendent une efficacité rapide et/ou qui ont également un rhumatisme psoriasique. Le guselkumab est intéressant pour ceux qui souhaitent moins d'injections : dans la phase d'entretien, celles-ci sont espacées de 8 semaines », précise le Dr Passeron. Les résultats à 24 semaines de l'étude OXORA-R seront connus courant 2020.
D'après une conférence de presse du Laboratoire Lilly.
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