LE CHIFFRE d’affaires des officines est à nouveau en baisse en 2013, de 2,24 % en moyenne. L’analyse de 992 bilans d’adhérents de la FSPF clôturés l’an dernier fait en effet apparaître un chiffre d’affaires moyen qui s’établit à 1 572 000 euros, au lieu de 1 608 000 euros en 2012. Le chiffre d’affaires médian, lui, s’élève à 1 547 000 euros. Ces moyennes sont inégalement réparties : « Les plus grosses officines préservent le mieux leur activité en 2013, alors que les plus petites d’entre elles subissent la baisse d’activité la plus forte », commente Philippe Besset, vice-président de la FSPF.
Le coût d’achat des marchandises, quant à lui, baisse significativement, de 3,10 %. Cela signifie normalement une augmentation de la marge en taux, du fait de la forte hausse du marché des génériques en 2013. Toutefois, en valeur, la marge commerciale des officines reste identique en 2013 à ce qu’elle était en 2012, avec un montant moyen de 451 000 euros.
À noter que le taux de marge moyen est de 28,9 %, mais avec des disparités importantes : 7 % des officines ont un taux de marge inférieur ou égal à 26 %, et 48 % ont un taux de marge supérieur ou égal à 29 %. Par typologie d’officines, les pharmacies de centres commerciaux présentent le meilleur taux de marge moyen (29,8 %), et les pharmacies de quartier le moins bon taux (27,8 %).
Contrats de coopération.
En 2013, la production de services des officines augmente de 27 %. Cela représente à la fois les contrats de coopération passés avec les laboratoires de médicaments génériques et les honoraires d’astreinte dont le montant moyen est de 1 600 euros.
Autre ratio à relever en 2013, l’augmentation sensible des charges de personnel (+ 3,06 %), dont le montant s’élève à 207 000 euros en moyenne. Le point de référence de la convention collective ayant faiblement augmenté l’an dernier, l’augmentation du ratio de frais de personnel signifie que les pharmaciens ont malgré tout sensiblement augmenté les salaires individuels.
L’excédent brut d’exploitation (EBE), l’un des indicateurs clés de l’officine, est quant à lui en baisse de 2,13 %, avec une moyenne de 155 000 euros en valeur. « Résultat : les pharmaciens ont cessé d’investir en 2013. L’impact est réel non seulement pour la rentabilité et le développement des officines, mais aussi pour les partenaires économiques et les sous-traitants », fait remarquer Philippe Besset.
Au total, et malgré donc la perte de plus de deux points de chiffre d’affaires, le revenu courant avant impôt (RCAI) des pharmaciens est stable, avec une valeur moyenne de 125 000 euros. « Mais attention, cette stabilité apparente du revenu masque une réalité dramatique, prévient le vice-président de la FSPF. Dans notre échantillon, un tiers des pharmacies subit une baisse de revenu de plus de 10 %. Le réseau officinal est en train d’éclater, avec d’un côté des officines qui tirent leur épingle du jeu, et de l’autre des pharmacies qui sont en négatif. »
Et pour demain ?
En conclusion, on peut dire que les effets de la convention nationale pharmaceutique, signée en 2012, ont sauvé l’économie de l’officine en 2013, grâce aux revenus des génériques. D’autre part, quelques signes positifs sont attendus pour l’année prochaine : la rémunération sur objectifs de santé publique (ROSP) devrait augmenter, pour le réseau officinal, de 50 millions d’euros en au total ; le crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi (CICE) également, pour un montant équivalent.
Mais de nombreux problèmes demeurent. Notamment celui des officines à petit chiffre d’affaires (inférieur à 1,2 million d’euros dans l’étude de la FSPF), qui souffrent le plus. « Il faudra prévoir des mesures spécifiques pour ces petites exploitations individuelles si l’on veut préserver la pharmacie de proximité, notamment dans les zones rurales », explique Philippe Besset.
Attention aussi : à court terme, c’est-à-dire d’ici à la fin de l’année 2014, les charges des officines risquent d’augmenter de 2,5 %, selon les projections de la FSPF. Cette augmentation coûtera 185 millions d’euros au réseau officinal, avec un impact négatif sur la marge de 180 millions.
Surtout, le revenu moyen des pharmaciens devrait baisser en 2014 de plus de 10 %, c’est-à-dire de 12 000 euros en moyenne. Et cette situation sera encore aggravée si le projet de loi de financement de la Sécurité sociale pour 2015 vient mettre davantage à mal encore l’économie des officines. Réponse, sur ce point, en fin d’année.
Industrie pharmaceutique
Gilead autorise des génériqueurs à fabriquer du lénacapavir
Dans le Rhône
Des pharmacies collectent pour les Restos du cœur
Substitution par le pharmacien
Biosimilaires : les patients sont prêts, mais…
D’après une enquête d’UFC-Que choisir
Huit médicaments périmés sur dix restent efficaces à 90 %