Après une action collective menée aux États-Unis contre l'ensemble des médicaments homéopathiques de Boiron, qui s'est achevée par une entente à l'amiable de 5 millions de dollars américains, un nouveau recours collectif est en cours de constitution au Canada.
À l’origine, une plaignante déçue d'Oscillococcinum pour elle et son enfant, qui affirme que ce médicament ne contient rien d'autre que du sucre et du lactose, veut entamer une action collective contre son fabricant. Sa demande d'autorisation pour exercer un tel recours est refusée en 2015 par le juge de première instance, mais la Cour d'appel du Québec lui donne raison en 2016 et la Cour suprême du Canada confirme cette décision le 4 mai dernier. Boiron Canada a indiqué qu'il s'opposerait à la demande introductive. Mais depuis l'ouverture de l'action de groupe, 1 575 personnes s'y sont inscrites. Radio Canada, qui relate l'affaire, a fait appel à Alexandra Furtos, une chimiste spécialiste en spectrométrie à l'université de Montréal, pour analyser les composants d'Oscillococcinum. « Nous avons bien regardé, avec deux méthodes différentes, mais avec les appareils que nous avons à notre disposition, on n'a pas pu mettre en évidence quoi que ce soit d'autres » que du saccharose et du lactose.
Par ailleurs, les plaignants reprochent à l'agence du médicament canadienne, Santé Canada, d'avoir homologué Oscillococcinum, homologation qui rassure les Canadiens quant à l'efficacité d'un produit. En réponse, la précédente ministre de la Santé, Jane Philpott, puis la directrice générale des produits de santé naturels à Santé Canada, Manon Bombardier, ont indiqué que le processus de réglementation des produits « d'autosoins » faisait l'objet d'une révision pour s'assurer de la véracité de leurs allégations. Une révision qui intervient dans un contexte de remise en cause de l'efficacité des traitements homéopathiques aux États-Unis et en Europe.
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