Les résultats sont éloquents. Sur 15 000 personnes interrogées dans 10 pays européens*, 62 % ont entendu parler des HPV. Les femmes (72 %) semblent mieux informées que les hommes (53 %) mais les disparités sont grandes selon les pays. Ainsi, les connaissances sont meilleures au Portugal (87 %), en Italie (82 %) et en Espagne (70 %). La France se situe dans la moyenne (64 %), loin devant la queue du peloton formée par la Suisse (48 %), l’Autriche (46 %) et l’Allemagne (40 %). Les sondés sont encore moins nombreux à savoir que les HPV peuvent causer des cancers : seulement 46 % répondent par l’affirmative, et là encore les femmes (55 %) sont plus averties que les hommes (37 %). Les disparités selon les pays sont sensiblement les mêmes avec de meilleurs résultats pour le Portugal (62 %), l’Italie (59 %) et l’Espagne (58 %), suivis de la Grèce (53 %) et la France (48 %).
Alors que les infections par un papillomavirus sont extrêmement communes – 75 % de la population est infectée à un moment de sa vie – les Européennes ne sont que 11 % à en être avisées, ce taux tombant à 4 % chez les hommes. Et la majorité, des hommes comme des femmes, pense que seules les femmes contractent ces infections. À la question de savoir si les HPV peuvent être responsables de cancers chez les hommes, 31 % des sondés répondent oui.
Éducation
Pour le Dr Xavier Bosch, de l’Institut catalan d’oncologie, ces résultats montrent qu’il reste beaucoup de travail d’éducation à mettre en place pour que les programmes de prévention des HPV puissent atteindre leur cible. Car la prévalence des infections à HPV est très importante, atteignant des sommets dans les Caraïbes, l’Afrique de l’est et de l’ouest et l’Europe de l’Est (Roumanie, Bulgarie, Moldavie). « La bonne nouvelle c’est que 80 % des infections à HPV se résolvent d’elles-mêmes en moins de deux ans. Mais les 20 % restantes sont à haut risque de cancer. Et nous ne savons pas à l’avance celles qui vont se résoudre spontanément. Résultat : nous enregistrons plus de 600 000 nouveaux cas de cancers liés aux HPV dans le monde chaque année. Nous sommes face à un problème majeur de santé publique qui concerne le monde entier. »
Le chemin à suivre
Or, depuis 2005, après 30 années de recherche, des vaccins contre les papillomavirus les plus susceptibles de provoquer des cancers sont disponibles et efficaces. Mais pour que les programmes de prévention atteignent leur but, la sensibilisation à ce que sont les HPV et ce qu’ils peuvent engendrer est « fondamentale ». « Il faut que nous éduquions les médias, les scientifiques et professionnels de santé en contact avec la population, et les populations elles-mêmes, avec un focus particulier vers les jeunes générations en utilisant leurs moyens de communication. Il faut que tout le monde connaisse l’existence des HPV, sache qu’ils peuvent causer des cancers et qu’ils infectent les deux sexes, et alors nous pourrons les encourager à participer aux programmes de prévention », indique le Dr Bosch.
Quelques pays montrent le chemin à suivre. L’oncologue cite l’Écosse, le Canada, et bien sûr l’Australie qui affiche un taux de couverture vaccinale d’environ 70 % des femmes de 9 à 26 ans et vaccine aussi les hommes. « L’Australie est le premier pays à programmer la fin des cancers du col de l’utérus. Il offre un objectif à suivre à tous les pays du monde. »
* L’étude a été menée en ligne du 7 au 21 janvier dernier dans 10 pays auprès de 15 000 personnes âgées de 16 à 60 ans. Le nombre de sondés était de 2 000 en Allemagne, Espagne, France, Italie et Royaume-Uni. Il était de 1 000 en Autriche, Belgique, Grèce, Portugal et Suisse.
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