L’actualité foisonnante sur les vaccins anti-Covid ne faiblit pas. Si Moderna se veut rassurant quant à l’efficacité de son vaccin face aux nouveaux variants, l’Institut Pasteur abandonne pour sa part son projet basé sur le virus du vaccin rougeole. L’annonce d’AstraZeneca de livraisons moins importantes que prévu de son vaccin avant même son approbation provoque colère et suspicions de l’Union européenne.
Face à une pression épidémique soutenue et l’arrivée de nouveaux variants susceptibles d’être plus contagieux, les attentes sont toujours plus fortes en termes de vaccination contre le Covid-19. Question maintes fois posée, l’efficacité des vaccins sur les nouveaux variants a fait l’objet hier d’une réponse du Laboratoire Moderna. Il affirme que son vaccin conserve « une activité neutralisante contre les variants émergents identifiés pour la première fois au Royaume-Uni et en République d'Afrique du Sud », selon des études in vitro sur des sérums de personnes vaccinées. L’entreprise américaine précise qu’elle n’observe pas d’impact significatif « sur les titres d’anticorps par rapport au variant » britannique, mais note une « réduction de six fois des titres d’anticorps » avec le variant sud-africain. Néanmoins, le titrage d’anticorps reste supérieur « aux niveaux qui devraient être protecteurs ». Moderna annonce cependant le lancement d’un programme clinique, d’une part pour tester si une dose de rappel supplémentaire permet d’augmenter les titres d’anticorps contre les souches émergentes, d’autre part pour développer un nouveau candidat de vaccin de rappel contre la variante sud-africaine.
De son côté, l’Institut Pasteur annonce l’abandon de son projet de vaccin contre le Covid-19, en partenariat avec MSD, basé sur le virus du vaccin de la rougeole. Selon des résultats intermédiaires, la réponse immunitaire obtenue est plus faible qu’après une infection naturelle. Deux autres candidats vaccins anticovid développés par l’Institut Pasteur, l’un par voie nasale, l’autre utilisant une technologie basée sur l’ADN, sont toujours à l’étude, en phase préclinique.
Quant à AstraZeneca, dont le vaccin anticovid développé avec l’université d’Oxford pourrait être autorisé vendredi prochain en Europe, il fait l’objet de vives critiques depuis son annonce d’une baisse importante des livraisons envisagées. En cause : une baisse de rendement sur un site européen. Une explication qui n’a pas convaincu la Commission européenne. Sa présidente, Ursula von der Leyen, a téléphoné hier au PDG du groupe pharmaceutique, Pascal Soriot, pour affirmer « très clairement qu’elle attend qu’AstraZeneca honore les contrats et conditions prévus dans l’accord de précommande. Des problèmes de production peuvent apparaître, mais nous attendons de l’entreprise qu’elle trouve des solutions », a précisé un porte-parole.
Une polémique qui s’ajoute à celle sur l’efficacité de ce vaccin chez les personnes de plus de 65 ans. AstraZeneca a démenti les informations publiées par la presse allemande dans une déclaration transmise à l’AFP : « Les articles selon lesquels l’efficacité du vaccin AstraZeneca/Oxford ne serait que de 8 % chez les adultes de plus de 65 ans sont complètement faux. » Interpellé sur le sujet ce matin, le ministre de la Santé français, Olivier Véran, dit attendre l’avis de l’Agence européenne du médicament (EMA), à même de s’exprimer sur l’autorisation de ce vaccin et ses conditions d’administration.
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