Dans la salle de production des bas de compression de Sigvaris, à Saint-Just Saint-Rambert, le ronron des machines est permanent, au point que les employés doivent porter des bouchons d’oreilles. Dans la pièce, des bobines de fil se déroulent et se rejoignent dans des cylindres contenant des aiguilles à tricoter.
Sigvaris tricote ainsi 3 500 références de bas, chaussettes et collants de compression différentes. « Il y a 8 à 20 fils dans une chaussette », explique Stéphane Mathieu, directeur général de l’entreprise pour l’Europe du Sud et de l’Ouest.
Ici, cinq millions de produits sont fabriqués chaque année. Le bâtiment comprend le siège social de Sigvaris et son site de production principal, qui est aussi le plus grand site de production de compression médicale au monde. L’entreprise dispose en outre de deux autres sites, l’un à Andrézieux-Bourthéon, à 5 km de son siège de Saint-Just. Il est entièrement dédié à la préparation des fils et au guipage*. Et l’autre à Huningue, en Alsace, est une plateforme commerciale, logistique et industrielle.
Sur le site de Saint-Just, plus de 400 salariés travaillent en production cinq jours sur sept en trois-huit. Un opérateur pilote 10 à 14 machines. Sur un panneau de contrôle, des rectangles colorés, du vert au rouge, en passant par le violet et l’orange, signalent lorsqu’il faut intervenir sur une tricoteuse. Une fois tricotés, les bas sont cousus au niveau du pied, généralement par des machines. En revanche, ce sont des couturières qui découpent et cousent à la main les jambes des collants ensemble.
Cycle de 4 à 10 heures de teinture
« Nous peinons à trouver des ouvriers qualifiés, car il n’existe plus de formations en France, souligne Stéphane Mathieu. Nous les formons donc sur place. Il faut un an et demi pour un(e) expert(e) en production de tricotage », cite-t-il à titre d’exemple. 70 % de l’effectif est féminin et les couturières sont exclusivement des femmes. « Des tuteurs accompagnent les nouveaux venus et les collaboratrices et collaborateurs peuvent proposer des améliorations. » Les postes de travail sont adaptés afin d’être les plus ergonomiques possible.
Plus de 25 000 paires de bas sont tricotées chaque jour dans l’usine, puis sont teintes par des coloristes dans de grandes machines à laver. Elles sont ensuite séchées. Un cycle de teinture dure 4 à 10 heures et l’entreprise utilise 350 recettes différentes de couleurs mises au point au laboratoire. En moyenne, 24 000 paires sont teintes quotidiennement. Les produits sont ensuite pliés et envoyés à Huningue où ils seront mis en blister et sous packaging pour l’expédition partout dans le monde.
En France, Sigvaris compte entre 16 000 et 18 000 pharmaciens parmi ses clients et détient 40 % de parts du marché de la compression médicale, avec un chiffre d’affaires de 110 millions d’euros en 2018.
* Procédé permettant d'assembler un fil en âme avec un fil enroulé autour que l'on appelle enrobant.
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