Gilles Bonnefond, président de l'Union des syndicats des pharmaciens d'officine (USPO), dénonce la stratégie de certains laboratoires de médicaments princeps qui alignent leurs prix sur ceux des génériques. Un effet pervers des nouvelles règles qui encadrent le non-substituable, qu'avait prédit le syndicat il y a un an.
Les baisses de prix annoncées début janvier au « Journal officiel » ne sont ni plus ni moins qu'un alignement des prix des princeps sur ceux des génériques, signale l'Union des syndicats de pharmaciens d'officine (USPO). « Les scénarios que nous avions prévus il y a plus d'un an se réalisent désormais », regrette Gilles Bonnefond. Effectivement, la fiction redoutée par le syndicat lors du vote de la loi de financement de la Sécurité sociale (LFSS) pour 2019 devient une réalité. Gilles Bonnefond cite en exemple la baisse du prix d'Amlor (amlodipine) du Laboratoire Pfizer, qui passe de 3,85 euros à 3,66 euros en prix fabricant hors taxe (PFHT), ou encore celui de l'Hyperium (rilménidine) du Laboratoire Servier, qui baisse dans les mêmes proportions. Et ce, rappelle Gilles Bonnefond, alors même qu'en novembre dernier le GEMME, le LEEM et les syndicats s'étaient mis d'accord pour que le différentiel de prix entre le princeps et le générique soit a minima de 10 %.
« J'attends le respect de la parole donnée par le LEEM et le GEMME, déclare le président de l'USPO. Si ces laboratoires veulent baisser le prix de leurs princeps, qu'ils l'assument, mais alors qu'ils baissent également celui de leurs génériques », lance-t-il à l'intention des deux laboratoires visés. Gilles Bonnefond rappelle que cette stratégie d'alignement des prix est une politique suicidaire pour le générique et redoute que cet alignement frappe également tous les entrants, notamment les biosimilaires et les médicaments hybrides (voir article « abonnés »).
Industrie pharmaceutique
Gilead autorise des génériqueurs à fabriquer du lénacapavir
Dans le Rhône
Des pharmacies collectent pour les Restos du cœur
Substitution par le pharmacien
Biosimilaires : les patients sont prêts, mais…
D’après une enquête d’UFC-Que choisir
Huit médicaments périmés sur dix restent efficaces à 90 %